Percussions.org

[Jimmy Braun]

Form�e depuis une d�cennie aupr�s d'artistes de renom dans les percussions d'Afrique de l'Ouest, Anne-Yolaine Diarra a �t� musicienne au sein de la Compagnie Dankan de 1997 � 2002. Elle est devenue notamment une passionn�e de musique traditionnelle mandingue, de musique traditionnelle ivoirienne et de musique traditionnelle burkinab�. Actuellement, Joueuse de djemb�, dunun, balafon et bara, elle est l'une des femmes percussionnistes francophones reconnue comme une artiste montante et au son incisif. Ne laissant pas de place � l'� peu pr�s, "la perle blanche" est musicienne-percussionniste au sein de la Compagnie Sokan, o� elle fait rougir la peau de ch�vre en collaboration avec Issa Dembel�, Pazo Diarra et Drissa Diarra.



1. Quand as-tu d�but� les percussions africaines ?

J�ai d�but� il y a 10 ans en prenant des cours avec l�association � Les bras kass�s � sur Toulouse et apr�s avoir vu le groupe Yelemba d�Abidjan dans leur tourn�e 97, j�ai compris que le djemb� serait pour moi la voie � suivre et �a m�a donn� une vraie envie de travailler.


2. Est-ce que le djemb� est ton premier et seul instrument de musique pratiqu� ?

J�ai jou� un peu de guitare et avant d�apprendre le djemb� j�ai commenc� avec les congas. Maintenant dans Sokan j�accompagne au balafon et j�apprends depuis quelques temps le n�goni. Evidemment pour comprendre le djemb� et ses solos j�ai d� apprendre � jouer les dumdums et leur polyrythmies.




3. A quel moment as-tu d�cid� de faire ta carri�re dans le tambour africain ?

Tout de suite, d�s que j�ai commenc� � prendre mes premiers cours je n�avais plus aucun doute sur ce que je voulais faire de ma vie. Le djemb� a �t� un coup de foudre et il occupe toujours une grande partie de mes journ�es.


4. Vu que la pratique du djemb� est le plus souvent masculine, quels probl�mes as-tu rencontr� dans ton apprentissage ?

C�est certain vu que c�est un milieu d�hommes, il y a un esprit un peu macho qui r�gne. Au d�but de mon apprentissage cela m��nervait un peu et quelque part cela me poussait encore plus � me surpasser dans mon travail. Il est vrai que quand une femme se pr�sente en tant que joueuse de djemb� on l�observe de pr�s et on attend d�elle qu�elle fasse ses preuves. Ce n�est pas cela qui doit emp�cher d�avancer bien au contraire� Maintenant avec le recul cela me fait sourire� Le djemb� demande travail et pers�v�rance, qu�on soit homme ou femme.


5. Quel regard ont les gens du pays lorsque tu joues en Afrique ?

Les gens sont d�abord �tonn�s puis contents et s�rement fiers de voir une femme fran�aise qui s�est int�gr�e dans leur culture � travers la musique et plus pr�cis�ment le djemb�. C�est un peu comme si un burkinab� ma�trisait les danses bretonnes ; moi d�origine bretonne j�en serais tr�s fi�re.


6. Quelles questions te posent le plus souvent les gens �tonn�s de te voir jouer au djemb� ?

La question qui revient le plus souvent apr�s un concert est : � �a ne vous fait pas trop mal aux mains ? �. Je r�ponds tr�s souvent que non m�me si ce n�est pas toujours vrai. On m�interroge aussi parfois sur mon parcours. Le public est souvent �tonn� de l�aspect physique de cette musique.


7. Tu es aujourd�hui mari�e � un percussionniste africain ; est-ce que cela t�a donn� plus de facilit� pour te faire accepter et entendre dans le milieu des djembefola ?

Je suis tr�s contente que tu me poses cette question car elle revient assez souvent. NON, je jouais du djemb� avant de rencontrer mon mari. Que je sois mari� ou pas il a bien fallu que je me fasse une place dans le milieu du djemb�. On ne m�a accept� parmi les djembefolas parce que j��tais la femme d�un percussionniste africain qui de plus a choisi le dumdum comme son instrument principal.





8. Comment organises-tu ton travail de percussionniste au quotidien ?

Je partage mes journ�es entre les r�p�titions de Sokan, les cours de djemb� que je donne � Strasbourg, des activit�s sportives comme le jogging (excellent pour le souffle) et de la musculation qui me sont n�cessaires pour une bonne condition physique. Puis le temps qui me reste, je le consacre � ma fille de 3 ans qui d�ailleurs se pr�pare d�j� pour prendre la rel�ve�


9. Tu te limites exclusivement au r�pertoire des rythmes mandingues ?

Oui, pour l�instant car cela prend beaucoup de mon temps mais � l�avenir j�aimerais aussi int�grer une formation autre que mandingue.


10. Quels conseils donnerais-tu � une jeune femme d�sirant travailler le djemb� ou les percussions africaines en g�n�ral ?

Je pense que tout d�abord il faut vraiment aimer �a, comme le dit le proverbe : quand on aime on ne compte pas !!! On ne compte pas le temps qu�on passe � travailler, on ne compte pas combien de fois tu as mal aux mains, on ne compte rien, on fonce.





11. As-tu des projets autres que dans la percussion africaine ?

Mon souhait serait de d�velopper la percussion cubaine car cette musique me pla�t beaucoup. Mon apprentissage aux congas d�il y a dix ans n��tait pas assez d�velopp� et j�aimerais vraiment m�y remettre. Je n�ai pas d�autres projets car pour le moment, avec SOKAN, le groupe dans lequel je joue, nous sommes en pleine cr�ation de notre deuxi�me CD.

Je voulais ajouter que si j�ai pu atteindre en partie mon r�ve du d�part c�est aussi parce que depuis le d�but je suis bien entour�e par de grands musiciens (Harouna Demb�l� et son grand fr�re Issa qui m'ont beaucoup form�e) qui ont su me faire confiance et n�ont jamais �t� avares de leurs connaissances.

Merci Jimmy d�avoir permis de m�exprimer sur ton site et si des personnes ont d�autres questions me concernant ou la Cie Sokan, ils peuvent sans probl�me nous joindre sur notre site http://www.sokan.eu !


� Jimmy Braun / Anne-Yolaine Diarra � Octobre 2006


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mail: patrick.savin@wanadoo.fr

[Sokan Compagnie]

Bonjour,
Connaissant Anne-Yolaine Diarra depuis quelques ann�es, on peut compl�ter l'interview en pr�cisant que sa forte personnalit� lui permet d'�tre bien plus qu'une djemb�fola.

Patrick

[Fran�ois Kokelaere]

Cher Docteur Braun,

S'agit-il de la jeune femme qui avait jou� lors du Festival de Percussions � Strasbourg ?

[Jimmy Braun]

[Fran�ois Kokelaere]

Alors elle est tout simplement stup�fiante...