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Beng beng
Inscrit le: 26 Jun 2002 Messages: 130
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Post� le: 17 Jan 2008 19:33 Sujet du message: |
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La r�ponse est le chemin. Je suis �galement fan de contes zen. Je pr�f�re ceux de Ma�tre Deshimaru aux tiens.
Dans ces contes, lorsqu'un disciple pose une question au ma�tre, ce dernier lui r�pond. Tout simplement.
J'ai besoin de ta r�ponse.
Et tu n'es pas un ma�tre. Et je ne suis pas ton disciple. J'accepterai donc que tu ne r�pondes pas � mes questions, aussi simples soient elles.
A propos du doute concernant le contenu de ton article :
J'ai un peu de mal � comprendre ton interpr�tation des rythmes ternaires/binaires. Je pense avoir assez �tudi� les percussions mandingues pour dire que ce n'est pas si simple. Voire que c'est faux.
Non seulement la distinction "occidentale" ternaire/binaire n'est pas un outil suffisant pour cat�goriser les rythmes mandingues. Par exemple, boundiani (ternaire) est aussi �loign� de dibon (binaire) que de djaa (ternaire), quant � ses codes rythmiques, son interpr�tation, ses phras�s, ses temps forts, etc. Et comment classer les rythmes ngri, sogonikun et sunu : binaire ou ternaire ? Les termes binaire et ternaire ne peuvent donc �tre utilis�s pour d�crire des familles de rythmes.
En outre, lorsqu'on connait les circonstances dans lesquelles sont jou�s ces rythmiques, �a n'a pas de sens de dire des rythmes binaires qu'ils sont ceux du "travail, de la f�te, du combat", et des ternaires qu'ils sont ceux du monde spirituel. Certains rythmes sacr�s ou de masque sont binaires. Beaucoup de rythmes li�s au combat sont ternaires (les dununbas!!!), de m�me que certains rythmes li�s � la f�te et aux contingences humaines (certains djaas, maraka, soli, certains fefoli ...).
Enfin les liens appel ouvert/ternaire et appel ferm�/binaire est surfait. Tout d�pend des codes inh�rents � chaque rythme ou famille de rythme.
Je suis plut�t d'accord avec toi quant � la connection du musicien, qui devient un canal. Je suis d'accord avec le fond. Pas la forme. Car ton discours s'appuit sur une vision erron�e de la mythologie mandingue : pas de "dieux" et aucune distinction entre bons et mauvais g�nies.
Conclusion, ce qu'il manque � ton discours c'est une profonde connaissance des musiques et des cultures spirituelles de l'Afrique mandingues. C'est dommage parce que le fond est parfois int�ressant. J'�coute plus volontiers les r�flexions et les conseils de quelqu'un qui maitrise son sujet. |
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Fran�ois Kokelaere
Inscrit le: 24 May 2002 Messages: 337 Localisation: Plan�te Terre
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Post� le: 17 Jan 2008 21:46 Sujet du message: |
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Chaud devant� Dis donc le � beng beng � est devenu � bang bang ��Toi manifestement, tu connais parfaitement ton sujet mais reste quelques progr�s � faire au niveau de l�humour, de la po�sie et de la l�g�ret�
Tu as parfaitement raison sur tout. Voil�, tu es calm�. On peut commencer � discuter tranquillement, sans s��nerver ? Alors allons-y !
R�duire les rythmes mandingues ou autres, � des pulsations binaires ou ternaires est quelque peu r�ducteur, soit, et un outil tr�s insuffisant, c�est vrai. Mais s�il fallait d�terminer une pulsation alors peut-�tre pourrions-nous parler de � pulsation dominante �, ce qui est encore une valeur tr�s relative car conditionn�e par un environnement culturel. C�est vrai qu�il est souvent bien difficile, ne serait-ce, que de trouver naturellement le temps, l�appui, le sol et plus la polyrythmie est complexe, plus il est difficile de trouver cet appui. Du temps o� je dirigeais les Percussions de Guin�e, quand j��tais largu� pour trouver une pulsation, je demandais aux batteurs de taper du pied, ce qui faisait un rep�re commun et un excellent fondement pour trouver la construction polyrythmique souvent sophistiqu�e.
Tu as encore parfaitement raison quand tu dis qu�aujourd�hui les rythmes de transe ou de travail peuvent �tre indiff�remment binaire ou ternaire. Mais je pense que � le vieux jembefolaw perdu au fond d�une brousse improbable � parlait d�un autre temps d�avant, avant l�avant.
Quant � dire que les rythmes de travail et de combat sont plut�t � binaires �, peut-�tre est-ce tout simplement parce qu�ils v�hiculent la notion de verticalit�, d�aller et de retour comme le coup donn�, comme le geste du cultivateur, et que les rythmes qui touchent au spirituel, dans le sens � d'�lever l�homme vers le divin �, plut�t, � ternaires �, peut-�tre parce qu�ils sont ronds et spiral�s comme une visse sans fin, sans d�but et sans fin. Est-ce � dire que le binaire est carr� et que le ternaire est rond ? C�est une sensation qui n�est pas si difficile d�exp�rimenter et d�appr�hender soi-m�me. Il suffit d�essayer.
D�ailleurs puisque tu en parles, j�avais rencontr� au B�nin un pr�tre vaudou qui avait sensiblement la m�me perception des choses que notre � vieux jembefolaw perdu au fond d�une brousse improbable �. Il disait que les rythmiques des agogos (cloches) tr�s ternaires (m�me si elles tendent quelquefois sur le binaire et m�me si quelque fois sont entre les deux, d�accord�) permettent le cercle, le rond du mouvement du sternum qui g�n�rent une sorte de "liquide" (mol�cule?) qui en allant au cerveau, entra�ne la transe. Alors faut-il plut�t comprendre qu�il y a toutes sortes d�extases selon les pulsations utilis�es ? Le plus simple n�est-il pas d�exp�rimenter soi-m�me.
Citation: | Enfin les liens appel ouvert/ternaire et appel ferm�/binaire est surfait. Tout d�pend des codes inh�rents � chaque rythme ou famille de rythme. |
Oui, bien s�r, si tu analyses les rythmes et leur contenu litt�ralement c�est ainsi mais peut-�tre que le � vieux jemb�folaw � ne parle pas de �a, qu�il parle de quelque chose de plus g�n�ral, de plus global et de plus ancien. Nous savons tous que les rythmes, les pulsations bougent et changent au gr� des rencontres et des migrations des hommes. Y a-t-il eu une vie avant l��poque r�cente (peut-�tre un millier d�ann�es) o� le � jemb�ru � �tait un petit tambour utilis� par la caste des forgerons Malink�s pour accompagner la c�r�monie de fusion du m�tal? Ces m�mes forgerons d�tenteurs des outils de sculpture qui creusaient les mortiers dont la forme rappelle �trangement celle du djemb�.
Un jour, un scientifique dont je ne me souviens plus du nom, a os� insinuer que le tambour avait �t� amen� en Afrique lors des p�riples tr�s anciens des populations asiatiques, il y a plusieurs dizaines de milliers d�ann�es. S�il a raison, il a pu s�en passer des choses entre ce temps d�avant et celui d'aujourd�hui� Les rythmes ont eu le temps de bouger, de changer, de se modifier, de muter, de se transformer et leur utilit�, leur utilisation a eu aussi le temps de changer mille fois.
Citation: | Car ton discours s'appuit sur une vision erron�e de la mythologie mandingue : pas de "dieux" et aucune distinction entre bons et mauvais g�nies. |
Mille fois raisons, petit scarab�e, aucune distinction entre les bons et les mauvais g�nies dans la tradition Mandingue, c�est bien �a le probl�me, ange et d�mon � la fois, o� est la diff�rence (il n�y a a pas que dans la civilisation mandingue que c�est ainsi, hein�) mais qui t�a dit que le � vieux jemb�folaw � �tait mandingue. Comme tu le sais tr�s bien, l�Afrique est le lieu de tous les brassages. Regarde ce cher S�ga Sidib� qui est en fait d�origine � Peul �, ethnie qui ne brille pas par la pr�sence du jemb� dans sa musique traditionnelle� mais qui est, de par sa propre histoire et celle de son peuple (Wassolon) � la crois�e de tant de cultures diff�rentes.
Citation: | Conclusion, ce qu'il manque � ton discours c'est une profonde connaissance des musiques et des cultures spirituelles de l'Afrique mandingues. C'est dommage parce que le fond est parfois int�ressant. J'�coute plus volontiers les r�flexions et les conseils de quelqu'un qui maitrise son sujet. |
Oh l�, petit scarab�e, on se calme, c'est pas la peine d'�tre d�sagr�able, un peu de l�g�ret�, un peu de po�sie dans un monde de brutes, un peu d�humour, moins rigide, on se d�tend, ce n�est que du tam tam� compl�tement dingue. On est l� pour rigoler pas pour se faire engueuler.
Allez, au plaisir de te lire. |
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Mais qui est Fran�ois Kokelaere ? |
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Beng beng
Inscrit le: 26 Jun 2002 Messages: 130
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Post� le: 18 Jan 2008 18:08 Sujet du message: |
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Tout d'abord pardon pour l'agressivit� de mon pr�c�dent post. Ce n'est pas en dialoguant si violemment que je cr�erai un �change fertile et humain. Je tiens donc tout d'abord � te pr�senter mes excuses. Et puis, parce que je ne tiens pas � rester anonyme, je me pr�sente, je m'appelle Benjamin Divine. Je joue des percussions africaines depuis presque 10 ans. J'ai fait quelques voyages au Mali, en Guin�e, au S�n�gal, au Burkina Faso (o� je repars la semaine prochaine pour 5 mois), au B�nin et en Gambie. J'ai beaucoup �tudi� le djemb�, mais aussi les dununs kassonk�s et surtout malink�s. Depuis peu je travaille essentiellement le balafon pentatonique. J'ai �galement pass� beaucoup de temps aupr�s de f�ticheurs, le hasard faisant toujours bien les choses en pla�ant de beaux cailloux blancs sur mon chemin.
Mes connaissances sont bien s�r limit�es concernant ces musiques, encore plus concernant les croyances mystiques d'Afrique de l'ouest. Et j'ai toujours cherch� � comprendre mieux leur fonctionnement pour pouvoir les jouer correctement. J'ai toujours �t� tr�s friand de connaissances dans la culture mandingue, et je n'arr�te pas de creuser pour apprendre.
En ce moment tu peux �couter le fruit de mon travail actuel sur le tremplin donaba (avec les groupes Radio Pitoufo et Kala Woro) ou sur myspace.com/radiopitoufo. (j'en profite pour faire de la pub !!! ).
Je tiens �galement � continuer le d�bat.
J'ai toujours l'impression que tu �ludes mes questionnements. Visiblement, tu ne veux pas dire si ce vieux djembefola existe (ou existait). Je suis convaincu que tu n'as jamais fait une telle rencontre. Il est un bon argument pour te cacher derri�re une autorit� comp�tente aussi imaginaire soit elle. Soit.
Jusqu'� pr�sent, les personnes qui m'ont appris la musique, certaines tr�s �g�es, d'autres plus jeunes, ne m'ont jamais enseign� le lien entre rythmique et spiritualit�. Je pense �galement comme toi qu'il y en un. Cependant, les exp�riences mystiques que j'ai pu vivre en Afrique jusqu'� maintenant et la connaissance que j'ai des structures rythmiques mandingues m'am�nent � penser que la vision que tu exposes dans ton article est erron�e.
Et je trouve ton argumentation dans ton dernier post tr�s impr�cise, voire hors sujet.
Tout d'abord, savoir � quelle famille appartient un rythme est un autre sujet que de savoir o� est le temps (une fois qu'on s'est accord� sur sa signification) ou la pulsation. J'ai l'impression que tu confonds les deux.
Citation: | Tu as encore parfaitement raison quand tu dis qu�aujourd�hui les rythmes de transe ou de travail peuvent �tre indiff�remment binaire ou ternaire [...] Quant � dire que les rythmes de travail et de combat sont plut�t � binaires �, peut-�tre est-ce tout simplement parce qu�ils v�hiculent la notion de verticalit�, d�aller et de retour comme le coup donn�, comme le geste du cultivateur, et que les rythmes qui touchent au spirituel, dans le sens � d'�lever l�homme vers le divin �, plut�t, � ternaires �, peut-�tre parce qu�ils sont ronds et spiral�s comme une visse sans fin, sans d�but et sans fin |
Tu dis ici une chose et son contraire... je ne te suis plus...
Mais c'est ton argument suivant qui m'�claire :
Citation: | Les rythmes ont eu le temps de bouger, de changer, de se modifier, de muter, de se transformer et leur utilit�, leur utilisation a eu aussi le temps de changer mille fois.
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Pourquoi pas... je ne suis pas convaincu.
Que ce soit dans les rythmiques des batas (jou�es pour des c�r�monies en l'honneur d'orishas) aussi bien en Afrique (Nig�ria) ou � Cuba, dans de nombreuses rythmiques malink�es li�es au spirituel, dans les rythmes des djinafoli au Mali, dans ceux jou�s par les balafons senoufos pour certains g�nies ou f�tiches, de m�me que chez les samblas ou les toussians, dans le sabar ou m�me certains rythmes vaudous du B�nin et Nig�ria, ... on retrouve �galement des rythmes tr�s binaires. Et je ne pense pas que ce soit des exceptions. Bien s�r il se peut que chacun d'eux aient �t� d�form�s, ternairis�s avec le temps. Mais ce n'est pas l'avis des ethnomusicologues. Et le seul argument qui vienne corroborer ton point de vue vient de ce dialogue hypoth�tique que tu aurais eu avec le vieux djembefola imaginaire ? |
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Crucciani David
Inscrit le: 16 Sep 2006 Messages: 162 Localisation: Corse
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Post� le: 18 Jan 2008 18:47 Sujet du message: |
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Salut.
Je trouve votre d�bat interessant on y apprend plein de chose
J'aimerai bien en savoir un peu plus sur les rythmes mandingues.
L'ann�e prochaine je vais surement partir en afrique,j'aimerai bien savoir par votre experience quel endroit je pourrai apprendre la culture et les rythmes mandingues.
Merci a Bient�t. |
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corsicapercu |
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Fran�ois Kokelaere
Inscrit le: 24 May 2002 Messages: 337 Localisation: Plan�te Terre
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Post� le: 18 Jan 2008 20:16 Sujet du message: |
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Bonjour Monsieur Benjamin, tu n�as pas besoin de t�excuser mais il est vrai que ta virulence qui fr�le parfois l�agressivit� ne fait pas avancer le d�bat et surtout, pollue la teneur de tes propos au demeurant, fort int�ressants. Il est vrai d�autre part, que le fait d�avancer cach� derri�re un pseudo est exasp�rant et je te remercie de t��tre pr�sent�.
Manifestement, tu es d�j� tr�s avanc� sur le chemin du tambour et de ta rencontre avec l�Afrique mais n�oublie pas que ce n�est pas la cas de tous ceux qui lisent nos �crits sur le site. C�est pourquoi j��mets des id�es sur le mode po�tique et onirique. Ces id�es sont ouvertes et c�est � chacun d�imaginer si le personnage de la fable existe bien ou s�il est le fruit de mon imagination ou le r�sultat de multiples rencontres et recoupements. Toi qui est en prise directe avec la mystique africaine tu sais combien le proverbe, l�image et l�imaginaire sont importants, que r�alit� et fiction sont intimement li�s et un vecteur tr�s efficace pour que le lecteur se fasse sa propre id�e de la situation. Tu sais bien que la p�dagogie au sens occidental du terme n�existe quasiment pas en Afrique o� les choses se transmettent autant par � capillarit� � et que par immersion. Le canal par lequel ces rythmes, ces musiques, ces danses nous parviennent de la nuit des temps se fait par le biais de gens simples, habit�s par une sorte de flamme mais qui ne se pr�occupent pas beaucoup de la fa�on dont les choses sont venues et de la mani�re de les transmettre (� part quelques exceptions, bien s�r). Les choses � sont � et c�est bien comme �a car il faut une patience et une d�termination infinie � celui qui veut les approcher.
Quant � l�utilisation du mode de la fable pour faire passer des id�es, c�est la rigueur de ton int�grit� qui y voir une malhonn�tet� ou un subterfuge de ma part. Je me m�fie trop des certitudes pour en �noncer, je pr�f�re de loin une fa�on plus ouverte o� chacun, musicien ou non, d�butant ou non, peut aller chercher ce qui l�int�resse. Le mode ludique, po�tique a ceci d�int�ressant qu�il permet toutes les pistes, tous les chemins et tous les cailloux blancs sur la route. Il reste ouvert et perm�able � tous les dogmes et � tous les int�grismes. Cette dimension imaginaire permet aussi au lecteur de se faire sa propre opinion, de voyager dans sa t�te, de s�ouvrir et de d�velopper son esprit critique.
Le fait de demander si le vieux jemb�folaw existe et o� je l�ai rencontrer me fait penser � ces scientifiques qui r�futent l��vidence.
Ai-je vraiment vu un jour au B�nin dans la r�gion de Ouidah un masque voler sans aucune explication rationnelle ou �tait-ce le fruit de mon imagination ?
Ai-je vraiment vu un nuit, dans les collines de la Guin�e foresti�re (avant la guerre) des �chassiers marcher sur le toit des maisons en chaume sans aucune explication rationnelle ou �tait-ce le fruit de mon imagination ?
Ai-je vraiment vu un jour les femmes Baga de la Basse-C�te de Guin�e � attacher � la pluie, sans aucune explication rationnelle ou �tait-ce le fruit de mon imagination ?
Et mille autres exemples que tu as aussi v�cu. Peu importe, ces exp�riences n�appartiennent qu�� celui qui les vit ou qui croit les vivre, sait-on jamais, et peu importe les scientifiques et la logique occidentale mais attention, quand tu racontes �a,
- Tu risques de bloquer les cart�siens et tu les fermes � toutes autres ouvertures, tu les renforces dans la certitude que tu es compl�tement gel�, tu les bouscules dans leur int�grit� et qui est pr�t � revoir toute sa structure mentale ?
- Tu risques de devenir un gourou, un initi�, celui qui � sait �, celui qui � a vu � et tu perturbes davantage les esprits fragiles
Tout cela pour dire que la fable est finalement un vecteur o� chacun peut se retrouver sans dommage mais qui peut laisser les portes ouvertes. C�est � chacun de v�rifier par lui-m�me le contenu.
Tu affirmes que :
Citation: | que la vision que tu exposes dans ton article est erron�e. |
soit, n�emp�che que c�est ma vision des choses et elle a le m�rite de te renforcer dans tes convictions. D�autre part, elle fonctionne bien dans mon processus de cr�ation et dans la fa�on dont j�envisage l�approche des instruments que je "laisse jouer" � ce moment de ma vie et de mon parcours artistique. Car c�est bien cela l�essentiel, toutes ces histoires ne m�nent � rien, ne sont que du verbiage, si on n�arrive pas � les relier � la pratique de son art, au sens le plus large du terme, en r�sonance avec le reste. Conna�tre l�histoire, �plucher des milliers de rythmes, r�citer par c�ur les milliards de soli des grands ma�tres, jouer plus vite que son ombre, ne sert � rien si tout cela ne r�sonne pas avec les �toiles ! Et faire danser les �toiles, tu sais que c�est compliqu�
Citation: | Tout d'abord, savoir � quelle famille appartient un rythme est un autre sujet que de savoir o� est le temps (une fois qu'on s'est accord� sur sa signification) ou la pulsation. J'ai l'impression que tu confonds les deux. |
Tu as raison, ce n�est pas tr�s clair.
Le temps, la pulsation, la � m�trique � sont une chose li�e � une histoire, une r�f�rence culturelle, une danse, une situation. Tout est indissociable. Le � sens � du rythme induira la fa�on dont on le joue, dont on � doit � le jouer dans un contexte traditionnel ou un environnement culturel donn�. Soit. Mais je pense que chaque rythme � sa propre vie, sa propre �nergie (comme il est difficile de mettre des mots sur une sensation, vive la fable�), du plus simple au plus sophistiqu�. A ce propos, il m�est arriv� des extases incroyables � la vue et � l��coute des rythmes tellement simples des femmes Baga (une polyrythmie � trois voix archi simple constitu�e d�une mesure � deux temps binaires, d�une mesure � trois temps binaires et d�un deux temps ternaires). Et la fa�on dont elles jouaient, dont elles r�sonnaient, �tait tellemment � premi�re �, simple, minimaliste, que cela m�a particuli�rement interpell�. Comment est-il possible de mettre en mouvement de telles forces, de telles �nergies avec des choses aussi simples, aussi basiques ? Cela m�a calm� dans mes p�r�grinations et mes recherches. Et si les choses pouvaient aussi �tre tellement simples, tellement �videntes que nous ne pourrions ni les voir, ni les sentir, tant notre esprit est embrum� de concepts compliqu�s ? Et si l'essentiel �tait autant dans les choses simples, que dans les compliqu�es? Et si tout essentiel s'inscrivait de toutes fa�ons, dans toute globalit� et r�ciproquement?
Donc, les rythmes ont leur histoire, leur contexte d�aujourd�hui mais peut-�tre v�hiculent-ils autre chose, venu de la nuit des temps. Comment peut-on dire que les rythmes n�ont pas boug� ? Comment pouvons-nous le savoir ? En terme de quelques centaines d�ann�es, oui mais en terme de milliers d�ann�es. Comment sont-ils n�s ? Ils sont un jour tomb�s du ciel, transmis par les dieux ? (comme le bala soso de Soumaworo ?) Ils n�ont pas boug�, ils sont rest�s tels quels malgr� les mouvements de populations � travers les si�cles et les mill�naires? Ce serait un peu comme dire que les langues se sont faites en un jour et qu'elles n'ont pas boug�!
L� ce n�est plus du divin, c�est de la magie pure et simple. Il me para�t �vident qu�ils se sont enrichis au fur et � mesure de leurs rencontres, qu�ils ont mut�s, se sont transform�s et que chacun d�tient encore, � diff�rents niveaux, malgr� toutes ces mutations, une parcelle de sa v�rit� premi�re.
Alors plusieurs voies s�ouvrent � nous.
1) La recherche approfondie de cette v�rit� premi�re en �tudiant s�rieusement le maximum de rythmes et en tentant de faire une unit� quand la boucle est boucl�e. C�est la voie du chercheur.
2) La recherche approfondie de cette v�rit� premi�re en �tudiant l��nergie que v�hiculent les pulsations et les polyrythmies, dans leur plus simple expression, celle qui peut, un peu comme l��veil des asiatiques, nous surprendre quand on s�y attend le moins et r�sonner en nous, de fa�on inattendue. C�est la voie du po�te.
Allez Benjamin, au plaisir de te lire. C�est un bonheur de papoter avec toi. |
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Mais qui est Fran�ois Kokelaere ? |
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Fran�ois Kokelaere
Inscrit le: 24 May 2002 Messages: 337 Localisation: Plan�te Terre
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Post� le: 18 Jan 2008 20:28 Sujet du message: |
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Bonjour David Crucciani,
Comment et o� aller en Afrique, �a c'est une question pi�ge... Il y a autant de possibilit�s que de rencontres, que d'histoires personnelles. Tout d�pend de ce que tu cherches vraiment. Rencontre plein de gens qui sont all�s en Afrique et demande leur ce qu'ils ont v�cu. Pr�pare-toi bien. Bosse le plus possible avant et ne te met pas dans une gal�re. Ceci dit, les gal�res forment la jeunesse... mais pas trop quand m�me. M�fie-toi des gourous et autres mysthificateurs de tous poils et tente de rester toi-m�me � l'issu du voyage. Ca c'est le plus dur. Informe-toi, renseigne-toi, bouquine, tout quoi, afin que tu sois le plus inform� possible avant de partir pour la grande aventure. Pour une premi�re fois, cela peut �tre pas mal d'y aller dans le cadre d'un stage ou d'un groupe puis, la prochaine fois, il faut partir sur les chemins de traverses car les voyages forment la jeunesse, �a par contre, c'est s�r...
Cordialement. |
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Mais qui est Fran�ois Kokelaere ? |
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Herve
Inscrit le: 07 Apr 2007 Messages: 77
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Post� le: 19 Jan 2008 6:57 Sujet du message: |
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Bonjour,
Fran�ois Kokelaere a �crit: | il m�est arriv� des extases incroyables � la vue et � l��coute des rythmes tellement simples des femmes Baga (une polyrythmie � trois voix archi simple constitu�e d�une mesure � deux temps binaires, d�une mesure � trois temps binaires et d�un deux temps ternaires) |
�a donne vraiment envie de voir la partition. |
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Nojan
Inscrit le: 10 Dec 2005 Messages: 262 Localisation: France
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Post� le: 19 Jan 2008 8:49 Sujet du message: |
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Merci Fran�ois et Benjamin pour ce dialogue...
Sympa Benjamin de t'�tre pr�sent�, cela me permet de te f�liciter pour la qualit� du morceaux en �coute sur Donaba...j'ai vu aussi que tu avais particip� � la m�thode de Maarten Scheppers, elle est tr�s int�ressante.
Fran�ois merci pour ta po�sie musicale, tes albums ponctuent mon quotidien notamment celui avec Paul Lazar...et merci pour la qualit� de tes �crits, ton texte sur ce vieux djemb�fola est partie chez toutes mes connaissances...
Salutations musicales
Jean-No�l |
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http://www.myspace.com/soliterremusic
http://www.myspace.com/faisvoirleson |
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manuelito
Inscrit le: 25 Aug 2007 Messages: 12
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Post� le: 19 Jan 2008 11:19 Sujet du message: |
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bonjour,
juste pour dire que je suivait le d�bat.. je ne suis pas percussionniste mais je trouve cet �change passionnant.. |
Derni�re �dition par manuelito le 30 Jan 2008 19:55, �dit� 1 fois en tout |
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Fran�ois Kokelaere
Inscrit le: 24 May 2002 Messages: 337 Localisation: Plan�te Terre
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Post� le: 19 Jan 2008 11:26 Sujet du message: |
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Salut Jean-No�l et vive la po�sie musicale et la musique po�tique. Le disque avec Paul Lazar c'est quand m�me quelque chose, hein. En ce moment, je travaille avec un autre extra terrestre, le tubiste Fran�ois Thuillier et tu peux voir un extrait vid�o du concert sur notre site www.heureduthe.com. Si le son n'est pas tr�s bon, je me ferai un plaisir de t'envoyer le dvd car cette rencontre insolite tuba et phonolithes, troncs d'arbre, calebasses, berimbau, gongoma est assez �toil�e...
Herv�, il n'y a pas de partitions pour les femmes Baga mais un cd chez Buda Musique, Collection Musiques du monde, qui s'appelle Baga Guin� avec les chants des femmes de l'ethnie Baga de la Basse-C�te. Tr�s roots o� l'on peut appr�cier cette simplicit� dont je parle mais faut �tre branch� quand m�me. Le mieux c'est quand m�me d'aller l�-bas pour l'ambiance.
Au fait Benjamin, je ne peux pas �couter ce que tu as fait sur Donaba car h�las, mille fois h�las, je ne peux pas avoir le haut d�bit dans ma campagne profonde et ce n'est pas pour demain (40kbits...) alors peut-�tre pourrais-tu m'envoyer un cd de ce que tu fais, je t'ai envoy� mon adresse sur ton contact mail.
A plus et bonne musique � tous. |
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Mais qui est Fran�ois Kokelaere ? |
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