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[The Boss]

Yan Kadi Faso existe depuis 1985 au Burkina Faso et au Mali. "En vivant là-bas j'ai eu envie de créer un groupe de musiciens avec une vocation professionnelle et prêt à s'inscrire dans un projet artistique métissé. La réalisation du disque s'est faite aussi au Burkina Faso et au Mali. Pour nous c'était un moyen de prendre le temps de mieux se connaître. Cet album, c'est le travail d'un orchestre, il faut arriver à ce que les instrumentistes ne soient pas seulement accompagnateurs mais solistes à la fois. Puis on a essayé de faire voyager les accords pour dynamiser le dialogue avec l'autre. En partant de là, j'ai fait mon travail de directeur artistique".

- A L'écoute de cet album on découvre une palette de sonorités inhabituelles dans la musique africaine avec une atmosphère proche des musiques traditionnelles occidentales. C'est un choix de votre part ?

"L'écriture de l'album va vraiment à la rencontre de l'Occident. Dans ce disque j'ai voulu faire découvrir une autre dimension instrumentale de la musique africaine, plus variée, plus mélodique et qui se détache des seules percussions. Les instruments utilisés comme la flûte Peule ou le "piano à pouces" sont traditionnels. Il y a 60 ethnies différentes au Burkina; j'ai donc essayé de faire des croisements des instruments de chacune pour faire voyager, diversifier les sonorités et dynamiser l'harmonie. Alors on a innové par rapport aux accords. Des instruments ont été modifiés pour élargir la gamme et les harmonies. C'est ça qui donne la diversité des ambiances et qui tend un pont musical vers l'occident.".

- Quel est le message que vous souhaitez transmettre par votre musique ?

"La musique a ce rôle de rapprocher les hommes entre eux, créer la communion et donner un lien autour de l'art. Pour moi chaque chanson est un cri d'alarme. Elle répond à un manque, à une envie de donner au public, aux enfants notamment, un espoir, un sens à la vie afin qu'ils intègrent la Nature, l'Univers, tout un ensemble de bases pour comprendre les choses. Si les hommes mettaient dans leur tête qu'on ne peut parvenir à l'harmonie sans partage, sans recherche de l'autre, ça irait mieux.".

- Malgré votre statut de musiden professionnel vous avez toujours voulu rester à Bourges. Qu'est-ce qui vous attache à cette région ?

"Dans la région les gens m'ont tout de suite reconnu dans la dimension artistique et ça fait plaisir. C'est une région agricole où l'élevage est très important et cela me plaît. Il faut sauvegarder ça, car c'est malgré tout une richesse première. C'est comme si je retrouvais un peu de ma culture dans la région. C'est aussi une région riche au niveau architectural, naturel avec ses vignes, les marais et le village de potiers de la Borde. J'aime beaucoup cette idée de village construit autour de la terre. Et la gastronomie, les vins, les fromages, c'est tout ça qui à mes yeux fait la beauté de cette région.".

Lassina Coulibaly

Interview réalisé par "Les Regionales", publiés par le Conseil Général du Centre.

Contacts :

Yé Lassina Coulibaly et Yan Kadi Faso
16 bis rue de Beaumont, 18000 Bourges

Tél : +33(0)2 48 21 08 25 et | ou +33(0)6 16 18 21 16