François Kokelaere
Inscrit le: 24 May 2002 Messages: 248 Localisation: France
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Posté le: 23 Jul 2001 19:45 Sujet du message: Wofa et les Tambou Bo Kannal |
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En Mai 95, lors d'une tournée en Martînique qu'effectuait le groupe guinéen Wofa eut lieu une rencontre memorable, à Fort de France, avec l'ensemble Tanbou Bô Kannal dans le quartier populaire "Rive droite Levassor" dit "Bô Kannal". L'Afrique retrouvait les Antilles, un peu comme un parent éloigné venu rendre visite après une longue absence. L'émotion fut grande et les gorges serrées parlèrent de mémoire, de cousinage, de liens évidents de parenté. Etions-nous dans un quartier de Conakry ou bien en Martinique ? Le même climat chaud, les mêmes habitations, les mêmes sourires sur les visages, la même couleur de peau et cette ineffable joie de vivre, cette envie de communiquer, d'aller vers l'autre, le même langage du tambour...
L'émotion fut au paroxysme quand les vieux se mirent à chanter en guise de remerciement. Les jeunes antillais pouvait s'imaginer assister à une réunion de famille; les africains se mêlèrent au choeur et la langue créole devint soudain, une sorte d'espéranto improvisé. Il y eu les échanges de cadeaux, les "à bientôt", les "au-revoir" sur le bord de la route avec des signes de la main et des larmes dans les yeux. Et le destin, qui quelquefois fait bien les choses, fit en sorte que les deux groupes se croisêrent lors de leur tournée européenne : au Festival d'été de Nantes, d'abord, ou dans l'agitation du travail, rendez-vous fut pris à Niort.
Car comble du hasard, une programmation commune les faisait se rencontrer à nouveau dans le cadre de la S.T.R.A.D.A., Festival de Spectacles de rue de Niort. L'occasion était trop belle ! Stéphane Larrat vint de Paris avec son matériel de prise de son et cette fois-ci, aprés deux répétitions rapides, la rencontre fut enregistrée. La rencontre fut à la mesure de ce que l'on attendait d'ell e: chaleureuse, conviviale et encore une fois émouvante, approximative parfois, mais pleine de fraîcheur, de vie, d'élans : des qualités et des défauts de la spontanéité. Les tonalités balbutient, se cherchent mais les rythmes, les pulsations se retrouvent. Base commune à deux cultures si différentes et pourtant si proches.
Chacun voulait amener un peu de sa spécificité sans déranger, sans troubler l'autre, sans tenter de se valoriser. Chacun essayait de donner le meilleur de sa culture, le meilleur de lui-même, troublantes furent ces pulsations ternaires sur "Granbèlè" où les africains renforcent le rythme d'essence africaine. Kryin et tibwa, djembé et tarnbou bêlé, chacha et késsékésséni dudun et tambou basse; autant de timbres et de couleurs qui se mélangent, se fondent, se transforment en autant de nouvelles sonorités. Emouvant ce chant à propos de Nelson Mandela où les antillais montrent toute leur sensibilité et leur désir d'ouverture. Le morceau commence sur une pulsation typiquement antillaise pour se transformer en ternaire africain et pour retrouver enfin, la pulsation binaire festive antillaise. Ce morceau illustre bien le thème de cette rencontre : comme une envie de mieux se connaître, d'exorciser un passé toujours si présent, de se réconcilier avec l'autre et par là-même, avec soi-même, Ce disque est le résultat d'un vrai moment de bonheur et nous avons voulu vous le faire partager.
François Kokelaere
Ce CD est disponible chez Buda Musique sous la référence 92650-2 |
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Mais qui est François Kokelaere ?
Description : Wofa et les Tambou Bo Kannal
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