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[Jimmy Braun]

Le retour tant attendu de Maré

Maré Sanogo, percussionniste malien, réside en France depuis les années quatre-vingt. Artiste émérite et maître du tambour djembé, il parcourt les routes depuis trois décennies, avec pour principale vocation de donner envie d'en jouer et partager ses connaissances. Homme au visage attendrissant et sincère, Maré Sanogo revient aujourd’hui dans le monde de la production musicale, en étant leader de sa propre formation. A l’occasion de cette relance médiatique, nous avons profité d’un jour de relâche – d’une tournée nationale - pour rencontrer ce grand djembéfola.


Depuis quand prépares-tu « Fourasi » ?

Maré Sanogo : J’ai eu l’idée de préparer l’album il y a environ deux ans, mais tout à débuté en 2003 pour le vrai travail de « Fourasi ». Là, je ne pouvais plus attendre (sourire), il fallait que je m’autoproduise afin de faire mon premier album en leader.

Qu’as-tu eu comme activité depuis ta participation au Louis César Ewandé Ensemble en 1988 ?

Maré Sanogo : Depuis cette époque, j’ai beaucoup travaillé la pédagogie et c’est principalement dans le milieu de l’enseignement que j’ai travaillé. Mais aussi quelques expériences avec d’autres musiciens, à droite et à gauche, et puis pas mal de travaux dans le milieu de la danse. Aujourd’hui, j’ai envie de remonter sur scène et rencontrer le public.

Sur quels critères as-tu choisi les artistes de ce premier disque en leader ?

Maré Sanogo : Les artistes viennent pour certains de la nouvelle vague de musiciens maliens venus vivre en France. Lorsque je suis venu vivre à Paris il y a vingt-deux ans, j’étais l’un des rares percussionnistes maliens. Et comme je connais beaucoup d’artistes, le choix est donc venu naturellement, puisque pour moi il était plus facile de travailler avec des compatriotes professionnels.

Ton album est plutôt traditionnel dans l’ensemble, alors pour quelle(s) raison(s) il y a la présence d’une percussion indienne, nommée le tabla, sur un titre ?

Maré Sanogo : Mon premier but lors de mon arrivée en France était de faire partie d’un métissage musical. Je connaissais un peu l’Europe depuis 1972 où j’avais rencontré des artistes différents, et puis avec des cubains et des portoricains à Harlem (New-York/us.), j’ai eu l’occasion d’expérimenter nos musiques. Le mariage entre les styles est quelque-chose qui me plait beaucoup. Philippe Foch participe à un titre, et nous avons souhaité faire un métissage discret. Peut-être que par la suite nous ferons d’autres expériences, d’autres métissages.

Tu prévois donc une suite à cet album ?

Maré Sanogo : Ah oui ! (sourire) J’ai bien l’intention de continuer ! Je ne sais pas encore le moment, mais il y aura une suite à « Fourasi ».

Est-ce qu’au niveau des sorties d’albums, des jeunes artistes te marquent particulièrement en ce moment ?

Oui et non, car je ne suis pas vraiment amateur de disque et j’ai peu de temps pour écouter. C’est dommage mais bon ….

Entre ton arrivée en France et aujourd’hui, tu as remarqué quoi comme changement(s) au niveau de la percussion ? Et pour quelle(s) raison(s) ?

Maré Sanogo : Enormément de changements … (sourire) Les gens s’intéressent beaucoup plus et aussi ils comprennent mieux la musique africaine qu’auparavant. Maintenant dans les concerts avec Guem j’ai remarqué l’engouement et que l’occidental voyage aussi pour la musique et plus seulement pour le côté touristique. Il y a plus de contact humain.

Enfin, qu’est-ce que tu conseillerais à un débutant ?

Maré Sanogo : On ne peut pas y arriver sans travailler ! Le travail c’est la base de tout ! Que tu fasses du piano, de la contrebasse, du sangban, ou du djembé, c’est le travail qui donnera le résultat. Trop souvent on croit comprendre, et dans notre esprit on se dit que c’est assimilé, mais en fait on se ment ! Les gens sont souvent pressés mais il faut vraiment bosser pour y arriver ! Il faut semer la graine …

Merci Maré pour cette interview et bon courage pour tes concerts à venir.

Maré Sanogo : Merci à vous ! Merci pour tout ce que vous faites pour la percussion et à bientôt !



© Jimmy Braun – Février 2005

Avec l’aimable autorisation de Maré Sanogo et de Follow Me Records [Décembre 2004 (Paris)]

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Très bon CD avec une bonne percu et la voix inoubliable et incontournable d'Oumou Kouyaté, qui reste et restera la Diva africaine

[François Kokelaere]

Maré Sanogo, un homme sage.