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[Laurent Lamy]

Bata (s) [Cuba.]


Tambour de la famille des percussions bi-membranophones en forme de sablier d'origine afro-cubaine. Frappé à mains nues et joués principalement en position assise. Parfois utilisés en set installés sur un stand permettant de combiner le jeu des trois tambours par un seul musicien.



Les Tambours : « A l'origine, ce sont des tambours sacrés en forme de sablier, tenus sur les genoux et joués par groupe de trois percussionnistes. Chacun de ces tambours possède deux membranes de diamètre différent. La petite membrane se nomme « chacha » qui veut dire culasse tandis que la plus grande se nomme « enu » qui veut dire bouche.

Okonkolo : C'est le plus petit. Il est celui qui produit les sons les plus aigus. Il est considéré un peu comme le métronome même s'il lui arrive parfois de changer de partie dans certains toqués ou d'effectuer des variations que l'on appelle floréos.

Itotele : C'est le tambour de taille moyenne du set. Il produit des sons médiums. Son rôle est de répondre à l'Iya. Ses parties sont constantes avec parfois quelques variations. On dit qu'il converse avec l'Iya ou qu'il discute.

Iya : C'est le plus large et le plus imposant du trio et il produit naturellement les sons les plus graves. C'est le tambour qui débute et dirige les morceaux. Il a des parties précises à jouer lui aussi mais il y peut y incorporer un grand nombre de variations et d'ornementations. Ce le style de ces dernières qui souvent marquent la personnalité du percussionniste malgré que nous soyons dans un contexte plutôt traditionnel.

Atchere : Il s'agit d'une sorte de maraca en métal, en bois ou en calebasse. Il est peu souvent utilisé avec les bata mais ça arrive tout de même. Je vous en parle car je l'utilise dans le disque pour aider à vous repérer dans le cycle qui est sa principale fonction avec celle de marquer le tempo.

La Musique des tambours Batas

Traditionnellement, les tambours Bata furent introduits par les esclaves Yoruba qui arrivèrent à Cuba au XIXème siècle en provenance de l'actuelle Nigeria. Ils ont donc une fonction religieuse et sont joués au cours des bembé, cérémonies exécutées en l'honneur des divinités Yoruba appelées Orishas.

Il y a de nombreuses manières de pratiquer les bembés. La plus importante est celle qui consiste à utiliser les tambours bâta joués par des percussionnistes initiés pour ce rôle. Ce type de cérémonies se compose de trois parties :

Oru Seco ou Oru Del Igbodu. La première partie d'un bembé consiste en une série de salutations appelées « toques » jouée pour chaque Orisha. Le terme « seco » qui veut dire sec en espagnol signale l'absence de chant.

Oru Cantado ou Oru Del Eya Aranla : La seconde consiste en une série de chants pour chaque Orisha. Ces chants sont accompagnés des bata. Certains des toques de l'Oru Seco sont employés à nouveau.

Wemilere : La dernière partie de la cérémonie. Elles incluent des danses, des chants et des prières.

Dans le cas d'un apprentissage traditionnel, la première étape consiste à maîtriser les saluts de l'Oru Seco. Ce dernier contient 23 orishas. Son étude constitue le pilier d'une bonne pratique de cette musique. Cependant, cette série de toques ne vise pas à cela. Il s'agit d'un matériel d'initiation et une première approche pour ceux qui souhaitent découvrir les bata. D'autre part, les bata sont de plus en plus souvent utilisé dans des contextes profanes, il n'est pas besoin de se convertir pour apprécier et jouer cette musique.

Les tambours utilisés pour les offices sont appelés tambours de « fundamento».

2002. Laurent Lamy