Jimmy Braun


Inscrit le: 12 May 2002 Messages: 2414 Localisation: France
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Post� le: 10 Jan 2007 13:10 Sujet du message: Jacques Schwarz-Bart | Interview |
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La musique guadeloup�enne fait bon ton avec le jazz. Apr�s quelques balbutiements souffl�s par David Murray & the Gwo ka Masters, ou le trompettiste Frank Nicolas et son projet Jazz ka Philosophy, Jacques Schwarz-Bart vient remettre la parole en bouche et faire sonner le tambou gr�ce � son album "Son� Ka La". Saxophoniste �m�rite, Jacques Schwarz-Bart, revisite les sept rythmes de base du tambour ka, mari�s finement aux harmonies jazz ou soul. Spiritualit� et musicalit�.
Quel est ton parcours de musicien en quelques mots ?
J'ai commenc� la musique � 4 ans par le tambour ka. Vers 6 ans, j'ai decouvert le jazz � travers la collection du p�re de mon ami Moshe Neeman � Lausanne. Mais ce n'est qu'� 24 ans que j'ai commenc� le sax t�nor, qui est devenu ma raison de vivre. Je suis parti � 27 ans � l'�cole de Berklee � Boston. J'en suis sorti en 1994. Pendant 3 ans j'ai jou� � Boston avec Bob Moses, Danilo Perez et Giovanni Hidalgo. Ensuite, je suis parti � New York o� j'ai rapidement �t� s�lectionn� pour jouer dans le groupe de Roy Hargrove de l'�poque : Crisol.
Puis les exp�riences se sont multipli�es, tant dans le jazz (James Hurt, Jason Lindner, David Gilmore, Ari Hoenig, Jean-Michel Pilc) que dans la soul (Meshell N'Degeocello, d'Angelo, Erikah Badu, etc.)
En tant que concepteur musical, j'ai sorti 3 disques : "Immersion" (straight ahead jazz), "Inspiration" (soul jazz), et finalement "Sone ka la" (gwoka ouvert sur la musique afro-am�ricaine et br�silienne).
Bien que tu n�avais pas forc�ment d�attentes pr�cises pour la sortie de "Son� Ka la", qu�est-ce qui te fait le plus plaisir dans l�accueil r�serv� par les auditeurs et les professionnels ?
Ce qui me fascine, c'est le fait d'exister dans l'imaginaire d'autrui � travers un disque. Beaucoup d'auditeurs m'ont dit qu'ils �coutaient ma musique tous les jours. Cela veut dire que cette musique fait partie de leur vie... que le petit impond�rable sorti de mon imagination est devenu un impond�rable vivant � travers cette musique.
Pourquoi titrer ton troisi�me album par � Son� Ka la � ?
Parce que dans cette musique, j'utilise les rythmes complexes et vari�s du gwoka comme creuset, pour y fondre et cuisiner les condiments musicaux qui ont laiss�s des traces ind�lebiles dans mon coeur.
Est-ce que l�absence de Lionel Louek� (guitare) pour la plupart des dates de ta tourn�e, change la figure du projet sur sc�ne ?
J'�cris ma musique de telle facon qu'elle puisse exister ind�pendemment des musiciens qui la jouent, � condition qu'ils soient de bons musiciens.
Maintenant, tout changement de musicien apporte des changements de couleurs. Un musicien aussi grand et unique que Lionel apporte sa propre couleur, mais Herv� Sambe ou Jean-Christophe Maillard (les 2 autres guitaristes qui ont jou� cette musique) ont apport� quelque chose de merveilleux �galement.
Toutefois, l'esprit de la musique dicte en grande partie son interpr�tation.
Depuis quand ce projet d�album �tait en pr�paration ?
J'ai ecrit ma premi�re composition de gwoka jazz quand j'avais 12 ans, � la guitare. Mais ce n'est qu'en 1990 que je me suis vraiment attel� � la conception d'un projet de gwoka ouvert sur le jazz et d'autres formes de musiques afro-am�ricaines. C'est mon plus vieux projet.
Tu d�dies un disque au Gwo-Ka, mais quelle place prend le Ka dans ton quotidien ?
Je poss�de un marker et un boula a ny. J'en joue chez moi pour trouver des rythmes, des phrases, des motifs, imaginer des m�lodies. Au-del� du tambour gwoka, le chant gwoka a toujours habit� ma fa�on de jouer et de composer.
Sur plusieurs morceaux tu laisses entendre des m�triques impaires. Comment as-tu cr�e ces extensions, ces modulations m�triques que tu bases sur la tradition du Ka ?
Ce go�t pour les m�triques asym�triques m'est venu de mes collaborations avec Ari Hoenig et James Hurt. J'ai pu pleinement les int�grer dans mon imaginaire, et ensuite reformuler des rythmes traditionnels en ajoutant ou retranchant des temps, des accents ou des mesures ici et l�.
La violoniste Hilary Hahn expliquait r�cemment lors d�une interview, que pour elle � le travail [de la musique, ndlr] est comme la m�ditation. Comme dans un art martial, c�est avant tout une discipline. � Partages-tu cette vision ?
La discipline est essentielle. C'est elle qui nous permet de passer de la mati�re premi�re � l'oeuvre d'art.
Enfin, quels sont tes projets en cours ou � venir apr�s ce disque qui fait l��v�nement, et fait r�sonner le Ka ?
Continuer � faire exister cette musique, continuer d'exister � travers la musique.
� Jimmy Braun - Janvier 2007
Article | "Son� Ka La" Jacques Schwarz-Bart (2006)
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["Le bruit r�gne en ma�tre sur la sensibilit� humaine" | Luigi Russolo ]
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Description : Jacques Schwarz-Bart � CH.Jenny
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Description : Jacques Schwarz-Bart � Mephisto
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