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[Jimmy Braun]

[« Inversations » Ari Hoenig | 1CD Audio. 2006 | Dreyfus Jazz / Pink Records]

Produit par son commanditaire en collaboration avec Dreyfus Jazz, « Inversations », le dernier album du batteur américain Ari Hoenig va donner une meilleure visibilité (tout au moins en Europe) à la carrière discographique leader de ce batteur prestigieux. Prodigieux rythmicien fait d’une énergie absolument explosive, il fait carrière depuis la fin des années quatre-vingt dix avec des internationaux du jazz, comme Bojan Z, Richard Bona, Kenny Werner, Julien Lourau, ou Mike Stern.

Avec à son actif déjà deux albums solo, un live en trio et quartet, et un DVD live, ce trentenaire à le vent en poupe. Bien connu des aficionados des actualités jazzistiques, j’ai personnellement vu le phénomène Hoenig pour la première fois aux côtés du pianiste français Jean-Michel Pilc, en trio avec le contrebassiste François Moutin. Moment inoubliable et encore actif en dedans, ma passion pour ce batteur vient en partie du merveilleux exploit que cet artiste accompli à chaque concert entendu. Il s’agit d’un vrai musicien de scène au service de la Musique. Attaché aux traditions, pour mieux les bouleverser et les mettre en situation de création, Ari Hoenig croise plusieurs écoles. On y entend la fougue d’un Art Blackey, la précision d’un Max Roach, ou la musicalité d’un Roy Haynes, et d’une réelle passion pour un style mélodico-rythmique de la batterie. Prouvé dès les premières mesures du standard « Anthropology » (Piste 1 ; C.Parker/D.Gillespie), où Ari Hoenig ouvre le thème avec finesse et une belle présence développée dans ses phrasés (en particulier à 5 minutes du thème.). Neuf titres au compteur pour cet album qui réunit un trio composé de Ari Hoenig à la batterie et voix, Jean-Michel Pilc au piano et Johannes Weidenmueller à la contrebasse, et deux invités saxophonistes : Will Vinson (piste 3) et Jacques Scharz-Bart (piste 7). Proche du noyau musical de son « live at fat cat » (2004), la formule adoptée ici reste dans un registre similaire – et ils auraient tort de s’en priver ! La cohésion est parfaite sur l’ensemble, et bien que la batterie soit en avant, il s’agit avant tout d’un album de musique jazz, faite de bop oxygénée d’influences blues, free jazz ou de rythmiques soul jazz. Pour l’aspect mélodique, on ira chercher aussi dans l’introduction de « WB Blues » (piste 4 ; Ari Hoenig), laissant entendre l’utilisation lumineuse de mailloches sur une batterie minimaliste – l’une des clefs du jeu du maître.

Baguettes, balais, mailloches, effets sonores, parfaite maîtrise des cymbales, Ari Hoenig est un accompagnateur autant qu’un soliste. Rythmiques en contre point ou exposition des thèmes sur les fûts, l’inattendu et l’inhabituel font partie de cet homme. Un album révélateur des nombreuses facettes d’un musicien doué, qui offre en fin d’album un solo batterie – un art dans lequel il excelle à merveille. A découvrir !

© Jimmy Braun. Décembre 2006.



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Solo de ari Hoenig sur Youtube !

[Jimmy Braun]

Bonjour !

Pour information et suite à un échange avec Ari Hoenig, il sort une méthode DVD-Livre en collaboration avec le contrebassiste Johannes Weidenmueller, aux Editions Mel Bay. En attendant de vous la faire découvrir sur notre éditorial, elle sera disponible au courant du printemps 2007.

Bon rythme !