Jimmy Braun
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Posté le: 07 Nov 2006 17:24 Sujet du message: Francis Corpataux | Interview |
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Originaire de Suisse et immigré au Canada depuis les années 1970, Francis Corpataux vient de faire paraître le quinzième volume de la collection Le chant des enfants du monde produit par le label français Arion. Instants sonores enregistrés à Belém, Rio de Janeiro, Marapanim, Sao Paolo, Curitiba ou sur l’île de Marajo, le volume Brésil propose un panorama de rencontres avec des enfants dans des centres de formation musicale, des écoles de musique, des écoles primaires, un festival ou dans les banlieues. Dans cette collecte de chants de jeux, on ressent une inspiration puisée dans l’esprit du jeu et du mouvement, laissant de côté les aspects esthétiques, et mettant en valeur la spontanéité. Professeur associé à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke (Québec, Canada.), Francis Corpataux était récemment à Paris pour la présentation de son nouveau volume et s’est livré à nous pour une interview.
« Les activités musicales visent le triple but de valorisation et de socialisation des jeunes et de transmission des traditions que des adultes ont à cœur de conserver. » Francis Corpataux (Brésil, Lieux de collecte ; 2006, 9).
Quel est votre parcours en quelques mots ?
J’ai commencé mes études en Suisse, dont je suis originaire. Tout d’abord étudiant en psychopédagogie, j’ai aussi étudié la musique pour des applications plus orientées vers l’enseignement et la direction de chœur. Par la suite, ma recherche d’emploi m’a donné l’opportunité d’aller travailler au Canada, et ce pays m’a adopté depuis plus de trente ans maintenant.
Comment est née la collection Le chant des enfants du monde ?
Passionné par les musiques en général, j’ai souvent collecté des enregistrements pour illustrer mes cours. Mais la raison principale de la création de cette collection vient de nombreuses demandes d’enseignants ou élèves. J’ai décidé à un moment de ma vie de prendre une année sabbatique et de collecter un maximum d’enregistrements de mes voyages et rencontres. Ensuite, j’ai proposé mon projet à plusieurs maisons de disque.
Comment conseillez-vous de découvrir cette collection ? Et a qui est-elle principalement destinée ?
Je dirais que les passionnés de musiques du monde et les oreilles curieuses pourront apprécier les enregistrements. Mais cette collection s’adresse plus particulièrement aux milieux universitaires, de l’éduction, ou bien pour les parents et les voyageurs larges d’esprit. Très pratique pour dans l’enseignement, les enregistrements touchent plusieurs domaines selon le pays et permettent plusieurs entrées : illustration par des exemples musicaux, introduction pour des thèmes étudiés en classe, favoriser des aspects créatifs et le multiculturalisme, provoquer des échanges, reprendre des accompagnements instrumentaux et des sonorités. Par ailleurs, cette collection est avant toute chose une information musicale se voulant dans le respect total de ce qui est joué par les enfants.
Francis Corpataux
Le premier volume nous emmenait en Guinée et au Sénégal, ce quinzième volume sur le Brésil. Comment choisissez-vous l’aire culturelle ?
C’est en même temps un coup de cœur et le fruit de mes rencontres qui en décident. Mais avant tout, mes recherches bibliographiques m’influencent et me dirigent vers les lieux où la musiques « vivantes » et traditionnelle sont encore fortes et présentes au sein du groupe. En quelques mots (et avec les nuances que cela suppose aujourd’hui), mon projet répond à une question : Est-ce que la transmission orale continue ?.
Qu’est-ce qui vous motive dans la poursuite de ce projet ?
La première expérience d’enregistrement a été originale et excellente humainement. J’ai donc pris une direction qui allait au-delà de mes espérances, et continue aujourd’hui à vivre. Cette collection va dans le sens d’un souci de conservation, et de vouloir laisser des traces de ces nombreuses richesses. De plus, j’ai de bons retours de la part des personnes qui l’utilisent.
Enfin, quelle anecdote ou image marquante avez-vous de la réalisation de ce dernier volume ?
Il y en a tellement ! Par exemple chez les « Santer », des paysans revendicateurs et exploités qui vivent en groupe constitué comme un kibboutz, les enfants chantent des jeux mais expriment des textes d’une certaines dureté. La lutte constante est présente dans les textes avec par exemple des phrases du style « les bourgeois nous exploitent ! ». Le plus marquant c’est qu’ils chantent avec joie !
© Jimmy Braun / Francis Corpataux. Novembre 2006.
Site web du label Arion : http://www.arion-music.com |
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["Le bruit règne en maître sur la sensibilité humaine" | Luigi Russolo ]
| http://www.myspace.com/jimmybraun |
Description : Francis Corpataux
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Description : Des enfants à Sao Luis
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Description : Ronaldhinho, le petit percussionniste
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