Percussions.org

[The Boss]

25 ans de carrière, 15 albums, une nouvelle distribution et production assurée par Follow Me Records, et pourtant le "Live à l'Elysée Montmartre" présenté avec pour la première fois, une véritable pochette, une présentation photographique de qualité des artistes, et les commentaires de François Gonzalès, ce « Live » sortie le 26 octobre dernier se révèle être le pire album sur lequel figure le nom de Guem.

En effet, la diaspora des percussionnistes s'accorde à reconnaître que Guem n'est pas un percussionniste exceptionnel, mais qu'il a été en mesure de développer un jeu mélodieux et des rythmiques qui ont séduit le grand public et ainsi, faire connaître ou découvrir une partie de l'univers des percussions à "monsieur tout le monde". On ne peut que reconnaître le succès de Guem à travers le nombre important de représentations à guichets fermés de ces derniers mois, avec l'utilisation du thème "le Serpent" pour le générique de l'émission "Ca se discute", et par les nombreux albums du "Percussionniste aux mains d'or" distribués au travers d'important réseaux de distributions.

Oui mais voila ! Guem a, jusqu'à présent, toujours réalisé un travail de qualité au travers de ses compositions, de ses mélodies jouées et enregistrées (parfois en re-recording), mais autant l'écoute de ce "Live à L'Elysée Montmartre" m'a immédiatement fait penser à un concert improvisé, ou une "jam-session" comme on peut en écouter des dizaines lors de la fête de la musique. Non pas que les concerts improvisés soient systématiquement de mauvaise qualité, bien au contraire, mais vis à vis de Guem qui a toujours était en mesure de fournir un travail rigoureux, et des enregistrements de qualités, j'ai vraiment été déçu par ce nouvel album.

Déçu car, Guem ne joue pas seul sur cet album. Il est en effet accompagné, par ses 4 musiciens comme pour la tournée événementielle. Normal ! me dira t'on ! , puisqu'il s'agit d'un Live, ce dernier est donc enregistré dans les conditions habituelles d'un concert et là en l'occurrence, dans les conditions du concert donné à l'Elysée Montmartre à Paris.

9 morceaux disponibles, presque 10, puisque nous avons une plage fantôme (entendez par là qu'il y a un gros silence après le dernier morceau de l'album qui est en réalité une partie où Guem accompagne un groupe de musique électronique à savoir le groupe Bagatelle).

9 morceaux disponibles, et après avoir bien écouté à plusieurs reprises cet album, je n'ai pas été en mesure de trouver une seule plage où il n'y avait pas d'erreurs d'accompagnements ou de mise en place. On peut y entendre de tout : des ornements instables (appoggiature décalée du caractère propre au thème), un crescendo subite inconvenant ici , un rallentando involontaire par là, etc. Bref ! Cet album rubato (sans rigueur) met en évidence le manque de consistance du discours. L'écoute de ces morceaux n'est pas a proprement parlé désagréable, bien au contraire, qu'il soit entouré, secondé par d'autres percussionnistes, la prestation de Guem reste toujours identifiable.

Ces critiques n'engagent que moi, qui suis amateur et de ce fait, je ne peux me permettre d'avoir la même appréciation qu'un musicien expert dans son domaine musical. Mais je suis certain que Guem n'aurait jamais produit de façon autonome un tel album, tant les erreurs sont nombreuses.

Seul le huitième opus nous permet d'entendre Guem jouer seul, mais là aussi, quelle déception d'entendre le public en fond crier "Avec la tête !" comme si Guem se devait d'exécuter des chorégraphies sur demande. Bien qu'il existe des créations comme Circus Baobab avec des percussionistes et des acrobates, avec un contexte tout à fait différent, la percussion n'est pas et ne doit pas être associée à du cirque !

« En l'occurrence, et même si un tel spectacle mérite certainement d'être vu et écouté en concert plutôt qu'en disque, sa musique n'est pas de celles qu'on écoute en sifflotant maladroitement la mélodie » (Matthieu Jouan).

En conclusion, voilà un album que j'éviterai de placer trop en avant dans la discographie de l'artiste Guem.