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Ibrahim Ferrer (Buena Vista social Club)

 
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The Boss
Petit griot (plus de 500 messages)


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MessagePosté le: 09 Nov 2001 14:02    Sujet du message: Ibrahim Ferrer (Buena Vista social Club) Répondre en citant

Le Buena Vista Social Club a réussi à créer de toute pièce des artistes qui peuvent se produire de façon autonome, jouant du prestige de la formation cubaine recréé, rappelons le, par Ry Cooder en 1998, pour les besoins d'un film qui a été jusqu'à présent très judicieusement exploité.

Peu de temps après la mort de son père, alors qu'il n'a que 12 ans, Ibrahim Ferrer se voit dans l'obligation, afin d'assurer sa subsistance, de chanter dans les rues de Santiago de Cuba. En 1953, il se joint au groupe Los Buocos, fondé par Pacho Alonso, dans lequel il apprendra l'art de chanter des airs de boléro (*). Ils enregistrent plusieurs chansons appelées à devenir de grands succès. Ibrahim Ferrer devra cependant patienter jusqu'en 1996 avant de voir ses talents reconnus, tandis qu'il grave sa voix sur l'album Buena Vista Social Club. Et c'est à l'age de 72 ans, qu'Ibrahim attaque une carrière en solo, et livre avec le label World Circuit en 1999 le premier disque sous son nom. Voix délicatement voilée, timbre falsetto, vibrato imparable, velouté et charme à faire chavirer les cœurs les plus endurcis et à faire pâmer un légionnaire : voilà de la matière dont on fait les grands interprètes de bolero (*).

Le spectacle débute par la mise en place de la formation musicale, avec l'ensemble des instruments et des chanteurs. Chaque artiste et son instrument est présenté individuellement à la manière cubaine après avoir réalisé un solo de quelques minutes. Apparaît alors l'une des stars du Buena Vista Social Club, aussi charismatique qu'énergique : Ibrahim Ferrer.

Mis à part les petites lunettes, et d'autres accessoires vestimentaires qui témoignent du succès commercial du groupe, c'est bien le même vieux cubain que dans le film. Mais pas aussi vieux que ça, car on en est même à se demander si en 1998, lorsque le film a été tourné à la Havane, on a pas fait en sorte qu'Ibrahim, alors habillé beaucoup plus modestement, n'avait pas été maquillé pour paraître plus âgé.

En tout cas, cet homme regorge de vitalité, et c'est un véritable plaisir d'entendre sa voix nous bercer le son des "Como fué" ou autres "Marieta". Ibrahim s'exprime en espagnol à son public, pour lui raconter de petites anecdotes sur tel ou tel artiste qui l'accompagne dans ses chants. Il est amusant de le voir évoluer sur la scène pour mimer par exemple qu'il est fâché contre le public car il ne reçoit pas suffisamment d'applaudissement, pour finalement revenir en pas chassé quelques minutes plus tard sur une mélodie particulière.

D'autres artistes tel que Omara Portuando se produisent individuellement avec une partie du Buena Vista Social Club. Le talent de ces artistes n'est sans nul doute pas unique au monde, et il existe probablement des équivalents de ces "anciens" tout aussi talentueux à Cuba, mais moins médiatisés. Mais même si le film et le concept (créé de toute pièce par des producteurs fort avisés) sont de véritables produits, c'est tout de même une chance incroyable de pouvoir approcher ces légendes cubaines qui nous berceront sans nul doute encore bien des années.

(*) Le Bolero Copyright © 1997-1999 Hot Salsa

Le bolero cubain, genre musical chanté et dansé, conserve peu de points communs avec son lointain ancêtre, le bolero espagnol.

Romantique, sentimental parfois jusqu'à l'excès, il puise son inspiration dans les airs d'opéra, les romances françaises et les chansons napolitaines. Marqué par une mesure à 2/4, il développe des mélodies classiques et raffinées, aussitôt familières aux oreilles européennes, soutenant des textes poétiques où se mêlent la nostalgie, le charme des femmes et les amours contrariées.

Amalgame d'influences diverses, le genre se fixe vers 1880 dans la région de l'Oriente de Cuba, porté par les chanteurs de trova qui lui insufflent un jeu de guitare syncopé, le rayado. On raconte que le premier bolero, Tristeza, fut écrit en 1885 par José "Pepe" Sanchéz, chanteur et guitariste autodidacte.

C'est au début du XXème siècle que le bolero atteint réellement La Havane, où il s'impose dans les peñas et les cafés grâce à des musiciens venus de l'Oriente comme Sindo Garay.

Au cours des années 20, le bolero métisse avec le son pour donner naissance au bolero-son, popularisé alors par la vague des trios et des septettes, et de nos jours parfois connu sous le nom de balada ou salsa erotica.

Aujourd'hui, le genre affiche une vitalité de jeune homme, et il n'est pas un disque de salsa qui ne contienne un ou deux boleros, où se juge la qualité du chanteur, dont l'interprétation doit être sans défaut.
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