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Jimmy B · Inscrit le: 12 May 2002 Messages: 2717 Localisation: Rhythm Land

Federico Aristides Soto Alejo dit Tata Güines [18/30?.06.1930 – Güines; Province de Matanzas (Cuba) / 04.02.2008 - La Havane (Cuba)]

Percussions cubaines, contrebasse, composition, enseignement.

Né dans la ville de Güines, qui lui donne d’ailleurs son surnom, Tata Güines débute la musique très jeune grâce à un père joueur de tres.

Pendant son enfance il fabrique des instruments à percussion rudimentaires et joue dès qu’il le peut. Le quartier où il vit est aussi l’occasion de rencontrer des rumberos et de baigner dans l’atmosphère musical qui l’intrigue. Pour gagner quelques sous il travaille comme apprenti cordonnier.

En 1942 et 1943, il commence la pratique du bongo et de la contrebasse dans les ensembles 'Ases del Ritmo' et ‘Sexteto Partagás’ où il apprend les rudiments de la musique cubaine.

Vers 1950, il décide de quitter la province de Matanzas et part vivre à la Havane où il trouve des petits boulots dans des bureaux pour subsister et il participe à des descargas avec divers groupes.

Sporadiquement, il remplace quelques musiciens dans des groupes et se fait engager dans l'orchestre 'Fajardo y sus Estrellas', avec lequel il part en tournée au Venezuela de 1955 à 1956.

Tata Güines fait aussi partie des musiciens ayant la chance de jouer au fameux club de la Havane le Tropicana, un prestigieux cabaret, incontournable dans l’histoire de la musique cubaine.

Dès cette période importante, il a l’opportunité de jouer avec des ensembles comme ‘l’Orquesta Nueva América’, ‘Los Jóvenes del Cayo’ et il intègre quelques temps ‘La Típica de Belesario’, et le ‘Conjunto Camacho’ – il y joue alternativement les claves, le bongó, le güiro, la contrebasse, et la tumbadora.

Dans les années 50 il enregistre les premiers disques avec Cachao, Frank Emilio, Guillermo Barreto, Gustavo Tamayo et Pedro Justiz ‘Peruchín’. Par la suite il enregistre des disques avec la bande de Chico Ó’Farrill.

Il tourne aux Etats-Unis avec l’ensemble 'Fajardo y sus Estrellas' et marque une étape significative dans sa carrière. Ils se présentent au ‘Palladium’ pendant deux semaines en accompagnant Benny Moré et Machito.

Grâce à sa manière extrêmement rapide de jouer et son sens mélodique, Tata acquiert une renommée qui lui permet d’obtenir plusieurs contrats dans le milieu du jazz et il rencontre entre autre "Dizzy" Gillespie, Maynard Ferguson et Chico Hamilton.

En 1957, il réside à New York pendant deux années. Après une représentation au ‘Palladium’ et au ‘Waldorf Astoria’ , la presse spécialisée le qualifie comme le percussionniste aux "Mains d'Or". Il jouera à cette période avec les grands de la scène comme Joséphine Baker, Frank Sinatra ou Charlie Parker.

En 1959, il renonce à ses contrats et repart à Cuba et entre comme soliste au spectacle du Cabaret des Caraïbes (Cabaret del Caribe) de l'hôtel Habana Libre. Il joue au sein du groupe de jazz de Frank Emilio, où il apporte une grande musicalité et une énergie dans la lignée du grand Luciano « Chano » Pozo.

En 1964, ‘l’Orquesta Sinfónica Nacional’ (l'Orchestre Symphonique National) l'invite à interpréter son travail ‘Perico No Llores Más’. Il prend part et enregistre avec le Quintet ‘Los Amigos’.

La même année, il forme son groupe 'Los Tatagüinitos' dont le répertoire présente ses propres compositions. C’est l’occasion de voyager hors de Cuba pour des concerts et des stages en France, en Bulgarie, Colombie, en Finlande, à La Martinique, au Panama, à Puerto Rico, en Russie ou en Suisse.

En 1987, il est invité par le flûtiste chilien Raúl Gutiérrez.

En 1994, Tata Güines signe son premier disque solo chez Egrem "Anniversario".

En 1995 il est invité par le flûtiste "Orlando 'Maraca' Valle y su grupo Otra Visión", et enregistre avec le trompettiste Jesus Alemany, Cubanismo !, Cachao, Gregorio Hernández.

En 1996, José María Vitier l’invite à prendre part au projet ‘Mañana Secreta’.

Les années 90 le mènent à se produire dans le monde entier et principalement en Europe et aux Etats Unis, comme invité d’honneur à des concerts et des festivals.

En 2003, il tourne en Europe avec les percussionnistes Giovanni Hidalgo et Changuito pour le Tour'2003 de Orlando 'Maraca' Valle y la Otra Vision.

La particularité de ce grand percussionniste cubain, réside dans la force de sa musique, dans son énergie mais dans l’originalité de son jeu et de sa polyvalence. Il est d’ailleurs un des innovateurs dans la technique de frappe à la Tumbadora, en utilisant ses ongles (qu’ils laissent pousser pour l’occasion).

Il fait partie des percussionnistes mondialement reconnus, idole de toute une génération, modèle pour certains, Tata Güines reste encore assez peu connu du grand public mais n’est-ce pas là une preuve de grande humilité.

En 2004, il est nommé au Grammy pour sa participation à l'album "Lagrimas Negras" au côté du pianiste Bébo Valdes et du chanteur de flamenco Diego El Cigala.

Février 2008, la maladie emporte le maestro à Cuba suite à une infection, et son pays de naissance, où son nom est synonyme de "conga", perd un roi du tambour qui a toujours été un musicien avant-gardiste et un innovateur en matière de technique de jeu de la conga.

© 2003/2008 Jimmy Braun

Discographie et filmographie succinte

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