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Jimmy B · Inscrit le: 12 May 2002 Messages: 2574 Localisation: France

Simon Lott II, le batteur de Baton Rouge

Louisianais de naissance, le batteur Simon Lott a été bercé trop près du transistor. Natif de Baton Rouge, où il débuta son apprentissage de la batterie, il joua en groupe de manière professionnelle dès l'âge de 15 ans. Né en 1982, le jeune Simon a déjà un parcours riche. A la fois musicien professionnel, leader de groupe, compositeur, professeur de batterie à l’Université de la Nouvelle Orléans, mais aussi poète (diplômé en littérature anglaise à la Louisiana State University) et dessinateur à ses heures. Depuis ses débuts, Simon Lott n’a cessé de multiplier les expériences avec différents musiciens dans des contextes variés, du rock au jazz en passant par la musique contemporaine.

Aujourd’hui, grâce à son talent de grooveur doublé par cette qualité essentielle qui fait d’un batteur le gardien du temps, il se voit assurer la place du batteur pour le nouveau trio du guitariste américain Charlie Hunter – une sorte de « martien » à huit cordes qui taquine aussi le pandeiro.

Coup de projecteur sur Simon Lott, un artiste prometteur à l’assise rythmique incassable.

À quel âge as-tu commencé l'étude de la musique ? Et comment cette passion pour le rythme est-elle venue à toi ?

Depuis gamin je suis entouré par la musique. Vu l’importance de la musique en Louisiane, j’ai pu assister très tôt dans mon enfance à de nombreux concerts et être sensibilisé. Sinon, j'ai vraiment commencé à jouer vers 12 ou 13 ans. Après ma première leçon de tambour, je suis revenu à la maison et je n’ai pas cessé de jouer et de m’améliorer.

Pour quelle raison ta passion a-t-elle été rapidement orientée vers la batterie ?

Ma maman est une violoncelliste classique. Elle avait voulu que je pratique aussi le violoncelle ou la guitare. Je n'étais pas intéressé par ces instruments ou même par la musique classique. Puis au collège, un copain m’a dit que je devrais jouer de la batterie avec lui dans la bande de l’école.

© Simon Lott

Quelle méthode de travail utilises-tu pour développer tes propres idées ? Et pour toi quels sont les conseils incontournables que tu donnerais à un débutant en batterie ?

J'essaye toujours de jouer ce qui est à l'intérieur de moi, comme une sorte de recherche de ma propre partition intérieure. J'ai toujours écouté les gens qui ont nourrit ce style d'inspiration, comme Miles Davis, Ornette Coleman ou les Meters. Je m'arrêterai ici car la liste serait trop longue ! Je conseillerais donc aux débutants (batteurs ou autres instrumentistes) d’écouter un maximum de musique, de travailler quotidiennement et d’échanger avec d’autres musiciens leurs idées, leurs questionnements.

Quels batteurs ou musiciens ont vraiment influencé ton jeu ?

Il y en a tellement ! D’abord mes premiers professeurs, Davis Troy et Robert Aertker, qui sont des batteurs et des pédagogues étonnants. Tous les musiciens avec qui j'ai joué la première fois à la Nouvelle-Orléans et à Bâton Rouge, qui sont pour la plupart toujours des amis avec qui je partage des moments de musique excellents. Ces artistes m'ont élevé dans mon apprentissage du jeu en petite formation et en big-band. Parmi les musiciens qui m’ont le plus marqué dans les rencontres, je peux citer : George French, George Porter, Jr., David Torkanowsky, Arnett Hayes, Andy Bourgeois, Tommy Sciple, Robert Nash, Adrian Strickland, Patrick Cronin, Brian Coogan, Jason Moore, David Polk, Brian McWhorter, Brad Walker, Donald Evans, Tim Green, James Singleton, Mike Esneault, Steve Masakowski, Tony Dagradi. Enfin, pour les batteurs ou polyinstrumentistes qui m’ont influencé : Billy Higgins, Paul Motian, Ed Blackwell, Idris Muhammad, Madlib, Squarepusher, Stevie Wonder, Joe Chambers, Smokey Johnson, Zigaboo, Baby Dodds, Han Bennink et Tony Oxley.

© Simon Lott, 2000 « In the parking Lott of swing »

En 2000, tu as édité ton premier album en tant que leader, « In the parking Lott of swing ». Comment cette élévation rapide dans le milieu du jazz a-t-elle été perçue, considérant que tu avais seulement 18 ans ?

Je pense que ce jeune âge a intrigué les amateurs de jazz et m'a aidé à vendre quelques albums ! Mais ça va, une bonne quantité néanmoins pour un premier disque. Le jazz ne se vend pas beaucoup aux Etats-Unis, mais si un jeune ne fait pas n'importe quoi il peut vite grimper !

© Friends of Gravity, « Thankful »

Sur l'album « Thankful » avec le trio Friends of Gravity, dont tu es le batteur, tu laisses entendre un jeu précis sur des modèles rythmiques où se ressent l'âme du swing jazz pour certains titres. Te considères-tu comme batteur de jazz ?

Non je ne suis pas vraiment un batteur de jazz. Je joue juste de la batterie, avec la volonté de faire sonner les compositions et rester au service de la musicalité au sens large. Je suis intéressé par toutes les musiques, de Johnny Cash à Witold Lutoslawski.

© Charlie Hunter Trio (Erik Deutsch, Simon Lott, Charlie Hunter)

Actuellement tu travailles avec plusieurs musiciens et groupes, comme le collectif Renwicke, mais tu participes également au nouveau trio de Charlie Hunter. Comment as-tu rencontré ce célèbre guitariste et comment es-tu devenu son nouveau batteur ?

J'ai beaucoup joué avec John Ellis, le saxophoniste de Charlie dans son dernier trio. Il m'a recommandé pour le nouveau groupe de Charlie et tout s’est déroulé naturellement, vu qu’il souhaitait monter un projet dans lequel mon jeu pouvait trouver sa place.

Vous avez un album en préparation avec Charlie Hunter ?

Oui, le disque de Charlie avec ce récent trio, composé d’Erik Deutsch au piano, sortira cet été 2007. Il sera excellent je vous le garantie ! J'ai également un projet en leader pour bientôt qui se nomme Simon Lott’s Things. Il sera prêt pour la fin de cette année. Je travaille également sur un disque avec un trio qui se nomme The Dark Smile (du modern free jazz en trio avec Joshua Smith et Kurt Kotheimer) .

Cette nouvelle aventure avec Charlie Hunter apporte-t-elle un vrai changement ou un enrichissement à ton jeu ?

Absolument ! Elle inspire. Le jeu avec Charlie tient compte de beaucoup de créativité que de nombreux leaders de groupe ne permettraient pas. Et ce projet me fait voyager un maximum, ce qui est une chose que j'aime aussi dans ce métier de musicien.

Qu’est-ce que tu utilises comme batterie avec Charlie ?

J'utilise en particulier un set de batterie Remo avec une vieille caisse claire Slingerland* et différentes cymbales.

© Simon Lott

Quels autres projets mènes-tu parallèlement à ce nouveau trio ?

Il y a le projet « Renwicke » dont je parlais précédemment, qui est composé de musiciens orientés vers l’improvisation libre (quatre cuivres et un batteur), des collaborations avec Jeff Raines et Robert Mercurio (des membres du groupe de funk Galactic) dans un projet nommé « Good Enough for Good Times ». Et puis le Sherik's Maelstrom Trio avec le saxophoniste Skerik de Critters Buggin, le groupe d’improvisation « The Smalls and Gone », avec les soeurs Broussard (au côté du percussionniste improvisateur Micah Blouin), le duo « Pain relief » avec le génial Mike Gamble (ordinateur portable, enregistreur à cassettes, guitare et percussion), mais aussi « Neckbeard » (avec le saxophoniste Jason Moore) et enfin le duo « Simon Coogan » (avec l’organiste Brian Coogan).

© Jimmy Braun / Simon Lott – Mai 2007

. Ecoutez des extraits du Charlie Hunter Trio avec Simon Lott à la batterie !

Slingerland

The Slingerland Drum Company

Sites Internet

http://www.simonlott.com

http://www.myspace.com/spritzmuzic

http://www.renwicke.com

http://www.galacticfunk.com

http://www.michaelgamble.com

http://www.micahblouin.com

http://www.crittersbuggin.com

http://www.johnaxsonellis.com

http://www.charliehunter.com