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[Jimmy B]

Zarb [Moyen Orient (Iran)]

[zarb, tombak, tombak-é taknavâzi (tambour solo), tombak-é ghrouhnavâzi (tambour d'accompagnement)]

[La famille des tambours-gobelet est nombreuse, en voici l'exemple pour quelques pays du monde entier : Darabuke (Albanie) Darabuka, Darambuka, Tarambuke et Tarambuka (Bulgarie) Darabukka, Derabucca, et Darbouka (Egypte) Derbekki, Drbekki, et Drbakka (Liban/Syrie) Derbocka (Maroc/Algérie) Dobouk (Hongrie) Donbak, Dombak, Tombak, Tonbak et Zarb (Perse) Doumbek (USA) Dumbelek, Darbuka et Deblek (Turquie) Gedombak (Malaysie) Khalouze Shuhai-Gata-Katamen-Taiko (Japon) Tarambuka (Yougoslavie) Tarija (Maroc) Tarabuka (Macédoine) Tablak (Tajikistan) Thon, Thab et Thap (Thailande/Cambodge) Toubeleki (Grèce) Tumbaknari (Kashmir, Inde) Ghumat (Goa, Inde)) et Jamuku (Inde du Sud) Zirbaghali (Afghanistan)]


Tambour uni-membranophone d'origine perse.


"O Dieu, donne aux musiciens des doigts de sucre et pour le Zarb, une main de fer !" (1)


Le Zarb ou Tombak est un tambour en forme de calice. Celui-ci est creusé dans la masse d 'un mûrier ou d'un noyer et parfois fabriqué en terre cuite (Tombak de Zoukhâneh). Sa forme cylindrique s'achève en un pied légèrement évasé en une seule et même pièce.

Ce tambour membranophone est recouvert généralement d'une peau d'agneau ou de chèvre, collée sur le pourtour de l'orifice. Les finitions de cet instrument sont souvent parfaites et dont pour certaines recouvertent de fines marqueteries Perses.

Principal instrument à percussion digitale utilisé dans la musique classique Iranienne dite musique savante de Perse, le Zarb est actuellement aussi bien une percussion d'accompagnement "tombak-é ghrouhnavâzi", qu'un instrument solo "tombak-é taknavâzi".

L'instrument est tenu horizontalement. L'avant bras gauche repose sur le corps du Tombak. La forme du pied permet de bien positionner l'instrument sur la cuisse et d'assurer un meilleur équilibre pendant le jeux.


Histoire du Zarb

Au XIIIeme siècle, le grand poète mystique Djalâl-ud-Dîn Rumî écrivait : "O Dieu, donne aux musiciens des doigts de sucre et pour le Zarb, une main de fer !" (1)

[...]Zarb , est un mot arabe qui signifie en particulier : "frappe", et les Persans lui donnèrent l'acception de "rythme", de "temps" (d'une mesure musicale), de "tempo". [...] (2)

Avant, il était plus courant de l'appeler "tombak" ou "dombak", en raison des deux coups désignés par les syllabes "tom" pour le son grave et "bak" pour la frappe aiguë. Aujourd'hui certains trouvent ce terme péjoratif, car réducteur, pour l'instrument et l'instrumentiste. Avant le début du XXième siècle, le Zarb était considéré comme un instrument accompagnateur. Il n'y avait pas, ou peu de difficultés techniques. Quelques grands zarbistes* ce sont manifestés comme le célèbre Râdi Khân, au XIXeme siècle. "Mais c'est au génie de Hosein Téhérani, trop tôt disparu en 1974, que l'on doit d'avoir conféré au Zarb ses lettres de noblesses et de l'avoir élevé au rang d'instrument soliste". (2)

Ses maîtres : une relève assurée

Parmi les grands noms du Tombak , il y a donc Râdji Khân au XIXeme siècle . Puis au XXeme siècle Hosein Téhérani. "L'école de Téhérani" est celle de toutes les tendances possibles, parce que c'est lui qui a fait renaître l'instrument et proposé d'innombrables frappes et roulements très techniques. A la même période, il existe une autre école partagée entre deux personnes. D'une part Monsieur Rajabi qui développe surtout l'aspect "technique" et d'autre part Monsieur Farhangfar, très proche de "L'école Rajabi", mais qui est considéré comme plus "musicale".

La nouvelle génération de zarbistes*, inspirée des maîtres précédemment cités commence à devenir plus importante et se font un nom autant sur la scène traditionnelle que jazz ou contemporaine. (Kevan et Bijan Chemirani, Bruno Caillat, Pablo Cueco, Madjid Khaladj, Jean-Pierre Drouet, etc.).

Toujours par le biais de la tradition orale certains Zarbistes de la nouvelle génération forment ou ont déjà formés d'autres musiciens et parcourent de plus en plus le monde grâce à des stages ou des concerts.

L'utilisation traditionnelle et contemporaine du Zarb permet aujourd'hui qu'il ne soit plus uniquement cantonné à la musique savante Perse.

Il évolue en permanence et de nouvelles techniques sont ajoutées aux frappes traditionnelles. De plus, des musiciens "sortent" l'instrument de sont contexte et nous pouvons entendre le Zarb accompagner des musiques traditionnelles comme le Flamenco ou la musique Irlandaise et même la musique Médiévale.

(*) zarbistes : joueur de Zarb.


Elément(s) discographique(s) :

"Zarb" - Pablo Cueco Solo - Collection Musique du Monde/Buda Musique [1985512]/ Distribution Universal Music 2002.

"Le Zarb " Tradition Classique Iran vol.1- Harmonia Mundi 190388 - coll.Musique d'Abord- 1976

" Trio de Zarb" - Djamchid, Bijan et Keyvan Chemirani - Al Sur / Media

" Entre la rose et le jasmin et Noches " avec Françoise Atlan - Buda Records - coll.Musiques du Monde

" Duo Pablo Cueco & Patricio Villarroel " Buda Records - Transes Européennes vol 1 et 2 - 1999

" The Samani Ensemble in Concert " Iranian & Indian Percussions - PlayaSound PS65243 - 2000

" Alizadeh-Kaladj " - Buba Records 92622-2 Adès/Musidisc

Elément(s) Filmographique(s) :

Méthode(s)

. "Le Tombak avec Madjid Khaladj - Méthode d’Initiation à la percussion persane" | 2004/2005 | 2 DVD PAL - Toutes zones | Coproduction Le Salon de Musique & Madjid Khaladj | Langues : français, anglais, espagnol
| Durée : 172 minutes | Livret 80 pages (fr./an.)| EDV 937 CV 054 | Prix : 45 Euros


Site(s) Internet :

http://www.tombak.co.uk


Source(s) :

1. Citation du poète mystique, Djalâl-ud-Dîn Rumî (XIIIeme siècle)

2. Nelly Caron - Musique Iranienne - Dist.Harmonia Mundi/Coll.Musique D'Abord.

Entretien : Madjid Khaladj et Nathalie Jacquemart. La percussion dans la musique savante Persane - Revue Percussions n°47 sept/oct 1996

Photographie(s) : Positions et frappes utilisées sur le zarb.


© 2001-2005 Jimmy Braun [textes & photographies (Etienne Gruel au Zarb)]