The Boss
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Posté le: 06 Aug 2001 19:06 Sujet du message: Mamady Keïta - Mamady Lèè |
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Mamady Keïta - Mamady Lèè
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Personnage-clef de la culture mandingue, le djéli (ou griot), réunit des fonctions qui seraient distinctes dans un contexte occidental. Historien et généalogiste, il est aussi "bibliothèque orale", conservateur d'un immense répertoire de proverbes et sentences régentant le mode de vie, d'anecdotes sur tout un chacun, de récits épiques ou historiques sur le passé mythique ou réel de l'Empire Mandé. Il est de plus chanteur et musicien, porte-parole de qui l'emploie, et bien des fois son conseiller et son confident. Sa médiation est souvent requise entre les groupes ou entre les individus. Quoiqu'il soit issu d'une caste située au bas de l'échelle sociale, sa parole lui donne un pouvoir certain. Il fait et défait réputation et honneur de ceux qu'il chante. Si le masculin est généralement employé pour les désigner, les djeli sont aussi bien des hommes que des femmes. Leur apprentissage se fait dans la famille, et leur fonction est héréditaire. |
Dans la société pré-coloniale, les djéli les plus considérés étaient au service d'un "patron" qui pouvait être un roi, un chef de clan ou de village, un grand personnage capable d'assurer son entretien. D'autres, moins chanceux ou plus indépendants, offraient leurs services à qui en avait besoin pour les rituels, les cérémonies, les fêtes où leur présence s'imposait.
En raison des changements de structure de la société traditionnelle imposés par la colonisation, puis par l'organisation de la vie moderne, les "patrons" se sont faits plus rares et moins riches. Les djeli en majorité, sont aujourd'hui indépendants, et mettent leurs talents au service de plusieurs employeurs.
On aura compris que le répertoire d'un djeli est large et varié. Le chant de louange en est un constituant majeur. Son objet est d'honorer, de complimenter et de vanter les mérites des personnes présentes et des initiateurs de la circonstance où le djeli intervient. La forme emprunte à celle de la musique instrumentale dont elle est indissociable. Quand il ne s'agit pas d'un rythme de danse déterminé (Djagbe, Dunungbe...) les parties instrumentales elles-mêmes ont un sens pour les auditeurs car elles évoquent des événements, des personnages, clans ou lignages auxquels sont reliés les dédicataires des louanges.
Le texte, improvisé, puise dans un vaste réservoir de proverbes, de descriptions du contexte de la fête, de commentaires, avis et critiques allant du panégyrique à la moquerie. Le griot l'adapte aux circonstances, l'allonge ou le raccourcit, relance l'intérêt de l'assemblée ou calme une trop grande exubérance.
Le chant "Mamady Lèè" est un bon exemple du genre. Mamadi Mansaré utilise voix et instrument d'une façon caractéristique propre aux joueurs de flûte dans une introduction libre. Lorsque le chant intervient, il est partaitement cadré dans une formule mélodique et rythmique. La strophe est répétée avec des petites variations des chanteuses pour servir de base aux improvisations des musiciens. Après cinq minutes et demi de ce jeu fait d'alternances entre choeur, solo vocal et improvisations instrumentales, Domany Kouyaté se lance dans une "flatterie" faite de longues phrases dans un style déclamatoire caractéristique, "flatterie" qu'elle conclut en reprenant le thème de la strophe initiale. Ce procédé est également utilisé par Djely Kani Diabaté dans "E! Madamule" dont la base est le rythme Djagbe. Dans les deux cas “flatterie” et texte de la strophe sont des louanges à Mamady pour l'un, à Véronique Keita pour l'autre. Lolé est un chant de louange dans un autre style, celui des ensembles de gongoma.
On retrouve dans les autres pièces l'alternance soliste! choeur qui relaie ou accompagne les parties instrumentales.
Fonti Musical - FMD 221 - Mamady Lèè
Ce nouvel album de Mamady, est l'album décrit par le maître ce premier trimestre 2001 à ses élèves en stage dans toute la France. Comme indiqué au travers de la pochette de ce disque composé de 9 titres, Mamady vous invite à découvrir l'univers des Djelis, et nous propose de merveilleux exemples ("Mamady Lèè" ou "Lolé") où le griot réalise les louanges du couple Keïta. Un album riche en chants, où l'ensemble des percussions défini la ligne directrice de l'ensemble, sans pour autant donner la priorité aux solos uniques de Mamady. A découvrir dès septembre 2001.
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