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Jimmy B · Inscrit le: 12 May 2002 Messages: 2948 Localisation: Rhythm Land

[� Chamber Music � Ballak� Sissoko & Vincent S�gal. Label No Format. 1CD Audio digipack. 2009.]

"Ballak� a un secret, il habite la nuit, le silence est son guide. Par une �trange photosynth�se, Ballak� se transforme quand le soleil se couche, la fatigue dispara�t, les ennuis aussi, l'oreille devient un magnolia g�ant... Alors le jeu commence. Les musiciens connaissent tous le plaisir du jeu de chambre. � After Midnight Session �, les jazzmen disent � After affair �, double sens merveilleux, concert intime d'apr�s club, ou cigarette des amoureux apais�s. La kora de Ballak� et mon violoncelle sont certes vieux et v�n�rables mais, dans la nuit de Bamako, ils ont la beaut� d�enfants calmes." Vincent Segal

Voici une musique d�licieusement intemporelle, produite de surcro�t par deux musiciens au charme reconnu. L�un noir, Ballak� Sissoko (Taj Mahal, Toumani Diabat�, Keyvan Chemirani), l�autre blanc, Vincent S�gal (Bumcello, -M-, Airto Moreira, Marianne Faithfull�) ; comme les touches d�un piano, en parfait accord dans leur r�verie intime qu�ils d�ballent � ciel ouvert dans � Chamber Music �. Et l�on se prend � r�ver avec eux dans la douceur de leurs cordes sensibles.

Solidement camp�s sur des bases riches d�exp�riences, les deux mentors de Chamber Music sont des accompagnateurs hors-pairs doubl�s de compositeurs adul�s depuis plusieurs ann�es. Tant au niveau de l�approche de l�interaction au sein du duo qu�en ce qui concerne le jeu instrumental proprement dit, les deux lascars � cordes d�ploient un toucher magnifiquement perl�, des voicings somptueux et raffin�s et un phras� � la fois lyrique et sobrement expressif. Rien de r�volutionnaire dans tout cela, diront certains. Mais laissons-les dire, et �coutons plut�t le r�pertoire intelligemment vari� et parfaitement coh�rent de cet enregistrement qui m�le une fluidit� m�ditative, � l�extr�me oppos� d�une musique impos�e ou dict�e.

Fructueuse empathie que cette rencontre, Ballak� Sissoko et Vincent S�gal ne viennent pas de r�pondre � une commande ou une loi quelconque du march�. Il s�agit d�un duo n� d�une vraie rencontre, fraternelle et passionn�e. Pour r�aliser ce disque hors sentiers battus, il n�y avait gu�re que l�intriguant label No Format qui pouvait accueillir � Chamber Music � dans son catalogue. Cette fa�on de voir les choses, dans ce r�pertoire de dix titres, se gausse bien �videmment des remous des modes et autres grands chambardements. Quoi d��tonnant � cela : outre l'�vidente maturit� des deux artistes, de quelques invit�s et d�un r�pertoire �l�gant, � Chamber Music � apportera de quoi se mouvoir et �mouvoir les �mes sensibles. �loquent, superbe et indispensable !

� Jimmy Braun - 2009

* Sites | http://www.myspace.com/ballakesissoko | http://www.noformat.net - Vid�o | http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoid=60637959

Recorded by Fabien Girard at studio Moffou, Bamako, on May 5, 8 and 10th, 2009. Mixed by Philippe Teissier du Cros, studio Boxson, Paris, on June 20, 21, 25th, 2009. Mastered by Rapha�l Jonin au studio JRaph ing. Executive Production - Laurent Bizot assisted by Thibaut Mullings

Guests | Awa SANGHO - Lead vocal on Regret - � Kader Barry. Mahamadou KAMISSOKO - Ngoni on Houdesti. Fassery DIABATE - Balafon on Houdesti. Demba CAMARA - Bolon on Oscarine, Halinkata Djoub�, Mako Mady Karignan on � Ma-Ma � FC, Regret - � Kader Barry. All songs published by No Format! except Oscarine, Histoire de Molly, and "Ma-Ma" FC
Artwork : Benjamen Flao

Bada · Inscrit le: 24 Nov 2005 Messages: 200 Localisation: Le Mans

petite vid�o pour illustrer :

http://www.youtube.com/watch?v=b8lhwx6nc0Y

Fran�ois Kokelaere · Post� le: 28 Apr 2010 16:47 Sujet du message:

C�est fou et assez g�nial � la fois car � l��coute de ce cd, j�en pense exactement le contraire. C�est ce qui est formidable avec la musique, il y a autant d�avis diff�rents que d�auditeurs et de musiciens.
Face � ce malaise � l��coute de ce disque, j�ai voulu aller un peu plus loin et me suis donc procur� le film de Mezzo concernant ce duo et l��mission de Manu Katch� One Shot Not o� les deux artistes apparaissent et font une rencontre avec non moins que Monsieur Sting en personne.

D�sol� mais je reste en effet, extr�mement perplexe et dubitatif, sur la soi-disante � rencontre �, qui sur le papier, en th�orie, est merveilleuse, vous pensez, deux instruments aussi embl�matique que le violoncelle et la kora, mais qui dans les faits, ressemble plus � deux chemins parall�les qui ne se rencontrent jamais.

Cette � rencontre � souffre des m�mes maux que beaucoup d�autres; les deux musiciens restent chacun sur leur histoire.
Il s�agit davantage d�une juxtaposition de style, d�histoires, de cultures, la rencontre ne se faisant jamais vraiment. Chacun reste sur sa voie trac�e et la volont� d�aller vers l�autre ne suffit pas, ce n�est pas seulement une vision de l�esprit, il faut que chacun des musiciens ait les outils, je dirai pour nuancer, en pesant mes mots, � historiques �, de l�autre, une certaine conscience de la culture, de l�imaginaire de l�autre. Une certaine appr�hension du � feeling � de l�autre, des pulsations qu�il utilise.

Le concept de la rencontre est un vernis, un alibi humaniste, plein de compassion et d�amour. Dans la r�alit�, ces musiciens ne cessent de se croiser et passent leur temps � s��viter et toutes les digressions po�tiques de la pr�sentation du projet (superbes au demeurant), tous les s�jours � Bamako, toutes les bonnes volont�s n�y changent rien.

C�est presque � facile � de faire sonner une kora et un violoncelle, presque �vident ! Avec plein de guillemets, bien s�r, car il faut quand m�me de bons musiciens pour le faire� La compl�mentarit� des timbres est presque � �vidente � ! Les deux sonorit�s se marient imm�diatement et alors ? Est-ce suffisant pour parler de � rencontre � ? Il suffit donc que deux bons musiciens jouent ensemble pour qu�il y ait � rencontre � ?

Dans l�id�e, une rencontre doit apporter quelque chose de nouveau, de neuf, un �clairage, une sensibilit� diff�rente. L�, rien, de tout cela. Ce croisement desserre la puissance d��vocation de la musique mandingue. A quoi bon la rencontre si elle n�apporte rien, autant laisser l�original tel qu�il est ?

Ce qui est troublant, c�est qu�il y avait bien plus de � rencontre � et de compl�mentarit� quand Sting a demand� � Ballak� Sissoko de jouer sur un de ses morceaux. L�, il y avait un souci av�r� d�aller vers l�autre et la sauce a prise instantan�ment.

C�est le m�me syndrome de toutes les pr�sum�es � rencontres � et notamment les fameuses d�Adama Dram� avec le pianiste Marc Vella ou les Percussions de Strasbourg. Ca ne marche pas comme �a, m�me si la volont� si humaniste d�aller vers l�autre est parfaitement louable. Ces rencontres tiennent plus du phantasmes, de l�image d�Epinal, de la subjectivit�, que d�un v�ritable partage des cultures. Souvenez-vous de la pochette d�Adama Dram� (le djemb� fola) en costume traditionnel et de Marc Vela en frac, smoking (le pianiste). Comme si les percussions mandingues et le piano se r�sumaient � de pareilles caricatures ? Bien s�r, ils nous diront que c�est de l�humour au quinzi�me degr�, c�est tr�s dr�le, mais je n�en suis pas s�r du tout. C�est plut�t une vision subliminale, gr�gaire, du niveau o� ces musiciens mettent la � rencontre �.
Cela me rappelle tous ces musiciens blancs qui d�filent dans les rues avec djemb� et dunun en portant un boubou africain, comme s�ils devaient cautionner le fait qu�ils jouent de la percussion africaine en se � d�guisant � en africain ? L� aussi, il ne faut pas trop creuser ? Ca part toujours d�un bon sentiment. Il n�y a pas de mal � �a. De plus, les professeurs l�ont d�j� fait lors de leurs s�jours en Afrique o� le fait de s�habiller comme les personnes qui vous accueillent est per�u comme un souci de rapprochement mais en est-il de m�me dans les rues d�une ville de province ? Je n�en suis pas si s�r. Quelle image nous donnons alors de l�Afrique, des africains et des non-africains habill�s en africain loin de l�Afrique ? Ne serait-il pas plus cr�atif d�imaginer un costume contemporain ? Le djemb� porte d�j� en lui sa charge d��vocation de l�Afrique, alors pourquoi en rajouter ?

Un violoncelle et une kora. L� aussi la symbolique est forte ; deux instruments embl�matique l�un du mandingue et l�autre de la musique classique occidentale. Vous allez me dire � mais ce n�est quand m�me pas de leur faute s�ils jouent de la kora et du cello ? �, bien s�r mais c�est juste histoire d��tayer mon propos�

Donc vraiment d�sol�, j�ai trouv� ce disque insipide, � l�exacte antith�se de ce que je ressens et de ce que j�imagine d�une rencontre musicale et artistique. J�ai l�innocence de penser que la culture mandingue m�rite mieux que �a.
Peut-�tre que j�ai trop �cout� de musique mandingue, en fait?

Apr�s, si l�on creusait un peu, mais cela nous emm�nerait sur un autre d�bat plus vaste, on s�apercevrait que ces � rencontres � sont dans la plupart des cas, � la base, le fait et la demande du musicien non-africain qui g�re et organise, la rencontre et valorise le � produit �. M�me si le musicien africain jure ses grands dieux que c�est lui qui a demand� � son coll�gue; je n�y crois pas une seule seconde� Le non africain l�a sugg�r�e !
Les musiciens africains n�ont aucun probl�me avec cet �tat de fait. De culture orale, ils s�adaptent � tout avec une grande facilit� et sont tr�s heureux de toutes propositions de rencontre, qui veulent dire aussi � travail �. Si vous leur demandez ce qu�ils en pensent, ils vous diront toujours que c�est super et r�p�teront � l�identique, ce qu�ils ont entendu dire du musicien non-africain. Ce sont toujours les non-africains comme moi, qui se prennent la t�te � r�fl�chir sur la conceptualisation de tels projets, les africains n�ont pas ces probl�mes. D�une part, ces rencontres les amusent beaucoup et d�autre part, � grande est la famille � nourrir � comme disait l�autre�

Et d�autre part, comment ne pas trouver � �mouvant �, charmant, d�licieux et si convenable, un concert de kora et de violoncelle dans une �glise (voir le film de Mezzo)� Par contre, pas question d�y mettre des tam-tam, sacril�ge !

C�est exactement comme quand vous voyez un djemb� fola africain accompagn� par ses �l�ves en concert, il trouve toujours �a g�nial. Quel que soit le niveau des accompagnateurs. Ca le fait bosser ! Et les non-africains qui ont organis� le stage et le concert, profite de la situation (et c�est le deal accept� par les deux partis, m�me s�il est non-dit) et sont trop contents de se mettre en sc�ne. Et tant pis si la qualit� de la prestation du djemb� fola africain s�en ressent. Qu�est-ce que �a peut faire ?

Apr�s il ne faut pas s��tonner, que le niveau de la cr�ation qui touche au mandingue ne soit pas plus convaincante.

Jimmy B · Post� le: 29 Apr 2010 14:15 Sujet du message:

Bonjour Fran�ois !

Ah je vois que ce disque t'a pouss� � la r�action ! Laisses-moi le temps d'en trouver (quelques jours) et je reviens avec des r�ponses de circonstance, qui seront peut-�tre compl�t�es par des r�ponses d'autres membres qui ont aussi gliss� leurs oreilles sur ce duo (?)�

Bien � toi et bon rythme !

Jimmy

Nojan · Inscrit le: 10 Dec 2005 Messages: 270 Localisation: France

Ce disque est agr�able � �couter...par contre on ne reconnait pas Vincent Segal, il est discret, effac�...je ne pas retrouv� tout ce que j'aime chez cet artiste...alors Fran�ois a certainement raison, y a t il eu rencontre...en tout cas s'il y a eut "rencontre", il n'y en a qu'un qui a parl�.

thefirewar · Inscrit le: 31 Jul 2009 Messages: 24

yyyyy · Inscrit le: 03 Jan 2016 Messages: 60