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[Jimmy Braun]

["Live à FIP" Omar Sosa Quintet | 1CD Audio digipack. 2006 | Otá Records / Distribution Harmonia Mundi]

Enregistré à Paris, dans le cadre d’un live à FIP, le nouvel album du pianiste cubain Omar Sosa est aussi le dernier paru du percussionniste Miguel « Anga » Diaz. Dès les premières notes de « Nuevo Manto » (piste 1), un blues s’installe, conduit par une rythmique down tempo conga-basse-batterie bien en arrière. Quintet maintenant au rang des oubliettes, ce live est léger, avec des ambiances aériennes, ajourées de quelques touches discrètes d’électroniques. Composé de Luis Depestre (saxophone), Childo Tomas (Basse/Voix/M’Bira), Steve Argüelles (Batterie), Miguel "Anga" Diaz (Percussion), et Luis Depestre (Saxophone/Percussion), ce quintet n’est ici pas éclatant de fougue ni d’imagination.

La direction habituelle du pianiste cubain Omar Sosa est changée. Assez classique sur les mélodies et les arrangements, ce live n’a pas retenu mon attention à la première écoute. Il a fallu laisser du temps et changer la situation d’écoute. L’album a prit sa place dans la tranquillité d’un thé fumant au couché du soleil ou en après-midi dominicale. Ce disque demande une entière disponibilité auditive, et a du mal à se placer en tête d’un Top Album de ce pianiste parfois détonnant. Anga y taquine la conga, le bongo ou le cajon, et le batteur-dj-producteur Steve Argüelles emploie souvent un jeu en douceur et des balais jazz. La basse électrique du mozambiquains Childo Tomas (qui jouait déjà dans le Omar Sosa Octet) donne un visage particulier aux huit titres, comme le son du saxophoniste Luis Depestre qui se fait entendre aussi au guiro sur « Iyawo » (piste 5). Sur ce titre justement, on entend le public communiquer en fin de morceau avec les artistes, comme si l’intimité du quintet avait hypnotisée le public.

Dédicacé à Anga par Omar Sosa, ce live laisse s’exprimer des artistes de qualité, mais sur un répertoire et une direction artistique sobre et bleutée par des notes sensibles. Omar Sosa est ici un chat sur ses quatre-vingt huit touches, en développant plus son inspiration à la Keith Jarret, avec moins de rythmique, plus d’harmonie et d’espace. Cette émotion diffuse qui rend ce disque bien plus précieux qu’un enregistrement de studio, ne laisse pas un charme fou après son passage – mais un goût de nostalgie jusque dans le dernier titre (« Muevete en d », piste 8), où Omar est en duo avec le regretté conguero « Anga ».

© Jimmy Braun – Décembre 2006.

Site Internet de l'artiste : http://www.omarsosa.com

Track list :

1. Nuevo manto
2. Métisse
3. African sunrise
4. Dos caminos
5. Iyawo
6. El consenso
7. Paralelo
8. Muevete en d