Jimmy Braun
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Posté le: 10 Jul 2006 14:32 Sujet du message: Mike Edwards | The soul of the didgeridoo |
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[« The soul of the didgeridoo ». Mike Edwards | 1CD Audio. 2006 | Arc Music Productions | EUCD 2016-LC 05111 | 12 Titres | Livret 16 p. (an., fr., al., es.)]
Le tambour à langue
En dix ans, l’anglais Mike Edwards est devenu un joueur de didgeridoo adulé et confirmé. Cofondateur du groupe Axis, il dévoile dans son album solo, « The soul of the didgeridoo », un talent lumineux de musicien et de compositeur. Entre air et électronique, Mike transforme le didgeridoo en une sorte de tambour à langue.
« Je ne suis pas en mesure de faire de commentaire en ce qui concerne le caractère culturel ou la signification spirituelle que le didgeridoo a pour les Aborigènes du Nord de l’Australie, et il ne m’appartient certainement pas de le faire », explique Mike Edwards dans son « Message personnel » du livret. Cette franchise est confirmée dès l’écoute du premier titre, « Zi », une composition inspirée de légendes anciennes babyloniennes et assyriennes, qui dit que chaque objet est dotée d’un esprit. Et Mike se défie à faire parler l’esprit de son didgeridoo avec une belle énergie sur l’ensemble de l’album.
Arrivé en terre australienne en 1993 pour des études, ce natif de Grande Bretagne travaille en particulier avec des artistes aborigènes de l’île d’Elcho en terre d’Arnhem, dans le nord-est du Territoire Nord. Passion grandissante, il souffle sans perdre haleine et fonde en 1997 le groupe Axis, en association avec l’australien Michael Jackson. Leur disque « Planet didge » aura d’ailleurs son impact auprès des amateurs de cet aérophone vieux comme le monde. Artiste de studio accompli, Mike Edwards démontre une technique propre et un savoir abouti en qualité d’arrangeur-compositeur-interprète doublé d’un producteur et ingénieur du son.
L’album « The soul of the didgeridoo » tient la route et les douze titres sortent du schéma classique. « Zi » (piste 1) débute par un cri humain venu de loin et caressé d’un écho, pour laisser place à une agglomération de samples, orchestrés comme un petit mixe techno. Ce titre met la pêche au démarrage, avant d’aller caresser les effets sonores de « cors de brume » ou d’alphorn du relaxant « The colour blue » (piste 2), qui hypnotise par un bourdon sans fin et un tempo larghetto. Alternant entre compositions et improvisations, sur des tempi généralement larghetto à allegro, les douze piécettes inspirent et prônent un monde plus simple (« Pulse », piste 5), parle de plante toxique (« Digtoxique », piste 4) ou conseille l’amour et la sagesse (« Philein & Sophia », piste 12). La totalité du disque passe agréablement, chaque titre à son histoire, et la technique instrumentale de Mike Edwards témoigne d’un professionnalisme évident, sans trop de rigidité.
Un album simple et humble, agrémentant l’électronique avec parcimonie, sans mauvais goût. Parfois transformé en véritable percussion, le didgeridoo de « The soul of the didgeridoo » ne perd pas la mélodie ni la nuance.
© Jimmy Braun – Juillet 2006. |
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["Le bruit règne en maître sur la sensibilité humaine" | Luigi Russolo ]
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