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Jimmy B · Inscrit le: 12 May 2002 Messages: 2687 Localisation: France

Ahmad COMPAORÉ
[Né le 14 nov. 1967 à El Médina El Menawara en Arabie Saoudite.]

Percussionniste, batteur, compositeur, pédagogue (expression, éveil,...), expression corporelle.

Ahmad Compaoré est un musicien en liberté. Des pieds, des poings, des mains, il frappe, fouette et caresse le cuivre des cymbales, les peaux de sa batterie. Il s’est construit un parcours à l’image de sa propre histoire, bâtie sur la rencontre entre les cultures, les rencontres tout court, avec des musiciens qui l’ont aidé à se forger un destin hors du commun. Une liberté d’approche née de son héritage familial : Burkinabé par son père, Egyptien par sa mère, Ahmad se nourrit de cette double ascendance culturelle.

Le fait qu’il ait eu le privilège, comme d’autres jeunes collègues marseillais de travailler quelques années avec Fred Frith et Albert Marcoeur, ne saurait être l’arbre qui cache la forêt, même s’il s’agit de rencontres déterminantes. Pourtant, rien ne prédestinait Ahmad à un destin musical. C’est en poussant la porte d’un studio de répétition de son quartier que son cœur le conduit tout droit vers la batterie : il ne sait pas encore qu’il vient d’être frappé d’un coup de foudre, mais dès cet instant, naît une faim de savoir musical qu’il approfondit en fréquentant des musiciens de styles différents et en jouant dans divers groupes de folk, rock et jazz.

A 17 ans, il est découvert par Ali Afandi, célèbre guitariste et compositeur comorien, qui l’intègre à son groupe Hari Na Hari et le fait travailler avec d’autres batteurs, l’aidant ainsi à apprivoiser son instrument. Cet apprentissage en autodidacte lui ouvre la route des rythmes, de tous les rythmes, surtout ceux venus d’ailleurs. Depuis, Ahmad Compaoré n’a cessé d’affirmer sa singularité, progressant de rencontres en coups de coeur.

1990 est une année déterminante pour lui, puisque le guitariste improvisateur anglais Fred Frith, en résidence pour 8 mois à Marseille, le remarque et le retient pour son projet d’opéra-rock " Helter Skelter ", mis en scène par François-Michel Pesenti. Avec Fred Frith, Ahmad libère ses énergies, découvre le travail de recherche et d’improvisation qui lui permet de développer une attention précise, une écoute particulière de l’autre. Une démarche qu’il décide de poursuivre en 1993, en suivant une formation de 2 ans au Centre Musical et Créatif de Nancy (CMCN), duquel il ressort avec une mention spéciale et les félicitations du jury.

En 1995, le percussionniste japonais Makoto Yabuki le réclame pour la création du " Bamboo Orchestra de Marseille " : pour l’occasion, Ahmad construit des instruments en bambou, métal et peau et participe à l’enregistrement de l’album " Také ". Ahmad invite à Marseille le balafoniste burkinabé Mama Konaté, leader du groupe Farafina, pour une résidence à la Friche la Belle de Mai, en partenariat avec l’AMI (Aide aux Musiques Innovatrices).

La même année, Ahmad Compaoré fonde le groupe Oriental Fusion avec le luthiste algérien Hakim Hamadouche, compagnon de route de Rachid Taha, et le saxophoniste arménien Edmond Hosdikian, autre ancien d’ " Helter Skelter " : le rapprochement de 3 cultures – aux frontières du jazz, du contemporain et de l’ethnique – qui aboutit à un album auquel participent Barre Philips et Tom Cora (distribution Night & Day, 2000).

Dans un souci permanent d’exploration et de découverte, il poursuit les rencontres musicales d’un continent à l’autre, d’une culture à l’autre. En 1996, il intègre le groupe de groove sénégalais Saf Sap et entame une tournée en France et à l’étranger. En 1998, le chanteur et compositeur réunionnais Ti Fock, magicien du rythme et du verbe, l’invite à rejoindre sa formation. En 2000, Ahmad enregistre l’album " Unsolved Mysteries " aux côtés du guitariste Marc Ribot et du bassiste Jamaaladeen Tacuma. L’année suivante, il est sollicité par son ami Jean-Marc Montera et la danseuse Michèle Ricozzi (Compagnie Skalen) pour réaliser la conception musicale de leur spectacle au festival Dansem.

Mais cette richesse de rencontres ne se limite pas à la seule création musicale. En 2002, il croise la route de la chorégraphe et danseuse égyptienne Karima Mansour qui le choisit comme partenaire pour son nouveau duo " Temporament ". Un défi qu’il relève brillamment puisqu’il en compose non seulement la musique mais qu’il en est aussi l’interprète inspiré, tour à tour musicien et danseur. Entre 2002 et 2004, le duo se produit dans divers festivals à Madagascar, en France, Tunisie et Egypte où il remporte le 1er prix au festival " Arts de la Scène " du Caire.

En 2003, Ahmad participe à la création théâtrale et musicale de Frédérique Wolf-Michaux, " La Mer Intérieure Voix Algérie ", librement inspirée d’un roman de Maïssa Bey. La musique, sous la direction de Jean-Marc Montera, est improvisée à chaque représentation, créant ainsi un " théâtre sonore " qui répond et se fond au " théâtre visuel ".

Ahmad Compaoré clôture l’année 2003 par une participation au festival " Nuit d’Hiver " du GRIM (Groupe de Recherche et d’Improvisation Musicales), dirigé par Jean-Marc Montera: il y fait une prestation solo remarquée et un duo inattendu avec Pablo Cueco.

Après un an consacré à la tournée de " Temporament ", il entame l'année 2005 avec la création à Limoges d’ " Opus Mêkhanê ", œuvre de Gilles Colliard et Jean-Marc Montera, réunissant musique classique, contemporaine et improvisée.

Lauréat du programme " Villa Médicis Hors les Murs 2005 " de l’AFAA, il séjourne pendant 4 mois en Inde pour s’initier à l’art des tablas auprès du maître Sree Debasish Dass. Sa volonté de se confronter à l’instrument à percussion le plus complexe au monde reflète son désir de partager de nouvelles connaissances musicales à travers une quête personnelle, sur la route des rythmes, ceux d’un musicien sans frontières….

En dehors de tout cloisonnement, Ahmad mène en parallèle les expériences les plus extrêmes. Musicien, compositeur, danseur, il enseigne également les percussions : à la demande de la ville de Marseille, il a créé des ateliers d’expression musicale et de construction d’instruments pour les enfants. L’intérêt suscité par ces ateliers lui a permis d’obtenir un lieu de résidence à La Friche la Belle de Mai, afin de poursuivre et de concrétiser divers projets de création au travers de l’association " La Boîte à Musique ".

En 2006 et 2007, Ahmad Compaoré participe à divers concerts. De Barre Philips, à Raphaël Imbert, Vincent Segal, en passant par Marc Ribot et Jamaaladeen Tacuma, Ahmad est dans le vif d'une scène musicale créative. C'est aussi l'occasion d'une résidence avec son maître de tablas , au centre culturel de rencontre La Borie-en-Limousin (stages, conférences, concert de clôture).

Ahmad Compaoré prépare actuellement pour 2008 :

• Divers concerts avec Marc Ribot, Jamaaladeen Tacuma, Louis Sclavis, Jean-Marc Montera, Herve Samb et Raphaël Imbert (février-juillet).

• Lauréat CulturesFrance « Hors les Murs 2008», une résidence à Tokyo pour un projet de création (musique improvisée assistée par ordinateur) avec le violoniste japonais Tadahiko Yokogawa (octobre-décembre).

• Un nouvel album éponyme "intimiste et coloré" (support CD et DVD)
avec la participation d’artistes tel que Fred Frith, Marc Ribot, Jamaaladeen Tacuma, Terry Callier et Vincent Segal.

Site : http://www.myspace.com/ahmadcompaore

Eléments discographiques