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[Jimmy Braun]

Le maloya pleure son chantre

"Bondié, mon zoli bondié. Domann mon somin galizé partou" (Lo rwa kaf)

Dimanche 14 novembre 2004, la douloureuse nouvelle fait vite le tour de l'île. Julien "Granmoun Lélé" Philéas, le musicien septuagénaire, vient de mourir à l'hôpital de Saint-Benoît. Agé de 74 ans, a rendu l'âme dans la ville même où il est né le 28 février 1930, sur la côte Est.

Artiste réputé, il a fait ses débuts avec Lo Rwa Kaf (disparu le 26 juillet 2004) et Firmin Viry, et est naturellement devenu l'un des pionniers du Maloya, le style et emblème musical de la Réunion. Dans le Maloya, le chant et la danse sont accompagnés de percussions, et son origine remonterait de l'esclavagisme sur l'île à partir du XVIIIe siècle.

Entre 1977 et 2004, Gramoun Lélé et sa troupe auront publié trois albums sur Label Bleu / Indigo : "Namouniman" (1993), "Soleye" (1995) et "Dan Ker Lélé" (1998). Le dernier album de Ganmoun Lélé, intitulé "Zelvoula", est paru en 2003 sur le label Marabi.

A Saint-Benoît, où il a toujours résidé, Julien Philéas, surnommé Granmoun (grand-père) Lélé, né d'un père cafre (descendant des esclaves venus de Madagascar et du continent africain) et d'une mère "batar-malgache" (métissée malgache), il commence à chanter, avec pour modèle son oncle chanteur de maloya, Arsène Madia, à partir de 18 ans, dans les "servis kabaré", des cérémonies rituelles d'origine malgache au cours desquelles les ancêtres sont honorés.

"Bobobolom si ma djin djé manman. Si ma lélo !" (Gramoun Lélé)

Granmoun Lélé le joyeux, revendiquait la paternité d'environ 200 chansons au compteur. Une page de la bibliothèque vivante de la Réunion vient de faire son aurevoir.


(c) Jimmy Braun - Novembre 2004

[Tiscarabee]

Merci Jimmy.