Jimmy Braun
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Posté le: 13 Feb 2002 13:17 Sujet du message: Ray Barretto le Soul Conguero |
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"Je n'aime être enfermé dans rien. J'adore à la fois le jazz et la musique classique "
Présent depuis une cinquantaine d'années sur la scène latino jazz, Ray Barretto est l'une des figures emblématiques de la culture musicale latine. Tantôt accompagnateur, tantôt interprète ou compositeur, El maestro Barretto devint dans les années soixante l'un des piliers du nouveau label Fania (cf. Fania All Stars).
Né en 1929 à Brooklyn d'une famille d'origine portoricaine, il n'a que quatre ans lorsque son père quitte le domicile conjugal. Parlant essentiellement espagnol à la maison, il perfectionne sa langue d'adoption à l'aide de la radio et y découvre les grands orchestres du moment comme ceux de Tommy Dorsay, Glenn Miller, Duke Ellington ou encore Count Basie. Toujours présent en lui, sa fibre musicale se développera et lors de son service militaire en 1946 à Munich (Allemagne), c'est aux côtés de musiciens européens, que le percussionniste Ray s'intéresse au jazz et s'affirme. Entre les jam-sessions à l'Orlando Club de Munich et l'effervescence musicale de l'époque, il développe l'art de la scène et se produit dès que l'occasion lui est offerte (aussi bien au banjo qu'à la tumbadora).
Son apprentissage s'inspire à cette période du percussionniste-chanteur cubain Luciano Pozo y Gonzales, dit "Chano" Pozo, dont la présence dans l'orchestre de Dizzy Gillespie reste l'un des moments forts en matière de jeu jazz aux tumbadoras. Malheureusement "Chano" Pozo décédera en 1948, juste le temps de faire une tournée avec Dizzy Gillespie, marquée par un passage en France en janvier 1948 - concert historique d'un nouveau jazz que la majorité des jeunes musiciens français allaient adopter - et gravé en live salle Pleyel à Paris.
De retour en 1949 aux Etats-Unis, Ray Barretto étudie les percussions et jamme un peu partout dans le quartier de Harlem. Les rencontres avec les batteurs Max Roach, Roy Haynes, les trompettistes Donald Byrd, Dizzy Gillespie ou encore le saxophoniste Charlie Parker avec qui il joua en sa compagnie durant deux semaines à l'Apollo, vont influencer et enraciner son style en le poussant à vivre uniquement de sa musique.
Engagé chez José Curbelo en 1950, il débute véritablement sa carrière professionnelle en 1954 avec des musiciens de premier rang comme le percussionniste Tito Puente, le guitariste Wes Montgomery, le pianiste Red Garland ou encore avec le saxophoniste Lou Donaldson.
Rêve sans doute réalisé, Ray enregistre son premier album avec Dizzy Gillespie et fait connaître son groove aux publics grâce à Eddie Bonnemere, du Jazz Latin Combo, qui l'engage sur une tournée. Sa renommée le mène à renouveler des expériences avec Tito Puente qui décide de l'embaucher dans son big band, afin de remplacer le conguero Mongo Santamaria parti pour rejoindre le vibraphoniste Cal Tjader en Californie.
Ray Barretto fut soliste aux tumbadoras durant quatre années et développera son toucher inimitable, puissant et mélodique. En 1958 il signe un contrat avec la production Riverside, pour l'enregistrement de deux disques collectors : With Barretto et Latino. En plaine vague Charanga, El maestro Ray fonde en 1961 la Charanga Moderna et connaît la célébrité dès les années 1962-1963, avec le fameux titre El Watuzi. Le temps d'un passage du côté de la soul music et d'un clin d'oeil à la culture hippie, il enregistre en 1967 l'album Acid. Sa rencontre avec le chanteur Ruben Blades, qui débute sa carrière, le stimule et enregistre avec ce dernier l'album Barretto, un incontournable qui fera un énorme succès. Bien ancré dans la production du disque, Ray Barretto navigue entre les appartenances et jongle avec les styles. Il touche tous les publics et commence à faire dans les années quatre-vingt des titres assez médiocres et plutôt commerciaux. Marqué par les mouvements afro-américains, il compose des albums revendicateurs et revisite les standards de la salsa, du son et même du disco. Ray Barretto, le touche-à-tout sera aussi l'un des percussionnistes latins le plus demandé en studio. Sa griffe a donné le son latino de nombreux albums de stars internationales et européennes comme sa participation à un album de Bernard Lavilliers.
Fusionnant l'énergie et la saveur de la musique afro-caribéenne à toutes les sauces comme son confrère portoricain et conguero Milton Cardona, Ray Barretto est sans doute l'un des percussionnistes latino-américain des plus célèbre auprès de tous les publics confondus.
(c) Jimmy Braun - 2002/2005
Photographie : Ray Barretto | 2005 | O+Records |
Description : Ray Barretto | 2005 | O+Records
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