Percussions.org

[Cecile]

Mamady "Kargus" Keïta


Percussionniste (djembé, dununs, etc.), chanteur et compositeur guinéen.


Autres surnoms : Mamady "Nankama" Keïta, « Mamady qui est né pour çà » et Balandugudjina, « le diable de Balandougou », sont ses deux surnoms : on se demandait comment un si petit garçon pouvait tirer un tel son d'un tambour.



Né en août 1950 à Balandugu, dans un village situé dans le Wassolon près du fleuve Fé, dans la province de Siguiri, en République de Guinée.

Son père est maître-chasseur et [i]fida tigi (maître des plantes et guérisseur).

Sa mère, voulant connaître le destin de l'enfant qu'elle portait, alla consulter un devin.

Il lui annonça que ce serait son dernier fils et ajouta : « il faut laisser s'amuser l'enfant car c'est ainsi qu'il fera son nom. La renommée de ton fils ira au-delà de Balandugu, elle ira au-delà de la Guinée, elle ira au-delà de l'Afrique toute entière, elle atteindra des contrées dont nous n'avons jamais entendu parler ! ».

Dès qu'il fut en âge de marcher à quatre pattes, Mamady se précipitait sur toutes les casseroles pour les retourner et les frapper.

« Mon fils sera donc un djembéfola », se dit sa mère, et elle lui fit construire un instrument à sa taille.

Très vite son don étonna tout le monde !


De 1957 à 1963

Mamady est initié dès l'âge de 7 ans au djembé (tambour traditionnel malinké) par Karinkadjan Kondé, vieux djembéfola de Balandougou, qui lui enseigne tous les secrets du djembé.

Eduqué au village dans la tradition, Mamady est initié à l'histoire du Mandeng et à sa musique.

Curieux de tout, il n'aura de cesse de connaître tous les rythmes du Wassolon d'abord, du Mandeng ensuite et même des ethnies voisines.

Sa sélection

A cette époque, la Guinée était dirigée par Sékou Touré. Ce dernier mit l'accent sur la culture guinéenne par le moyen du spectacle et un système de compétitions locales, régionales et nationales draina ainsi les meilleurs artistes du pays.

Ces artistes étaient "éduqués" dans des centres de formation au régime disciplinaire très strict. Les meilleurs élèves étaient sélectionnés pour le Ballet National Djoliba qui servait de "vitrine" pour la révolution guinéenne de Sékou Touré.

Celui-ci faisait répéter les musiciens dans son palais et allait jusqu'à mettre en scène certaines pièces !

1963

Mamady est choisi parmi tous les batteurs de la région pour intégrer le Ballet Fédéral (Région de Siguiri).

1964

A l'âge de quatorze ans, Mamady est sélectionné lors du Festival National par le Ministère de la Culture de Guinée avec cinquante percussionnistes et de nombreux autres artistes pour former le Ballet National Djoliba.

Après neuf mois de formation, il est un des cinq percussionnistes retenus.

Très tôt renommé, on voit apparaître ce jeune batteur de quatorze ans dans un film avec Harry Belafonte, Africa Dance (1964).

Avec le Ballet National Djoliba

De 1964 à 1979, Mamady est membre du Ballet Djoliba en tant que batteur principal et soliste. En 1979, il en devient le directeur artistique, fonction qu'il occupe jusque 1986. Il effectue de nombreuses tournées dans le monde entier.

De 1965 à 1969

- Afrique de l'Ouest, Chine, Egypte, Allemagne, Scandinavie, France, Suisse, Grande-Bretagne. Afrique de l'Est, Afrique Centrale et URSS.

- Il gagne le premier prix et la médaille d'or, au Festival International du Folklore à Agrigente en Italie en 1967.

De 1969 à 1973

- Il gagne le premier prix et la médaille d'or au 1er Festival Panafricain à Alger. Il y sera nommé « Le plus grand batteur d'Afrique ».

- Il participe au Festival Mondial de Sofia. Tournées en URSS, Japon, Malaisie, Australie, USA, Amérique Latine, Cuba.

- En 1972, à Chicago, il est désigné « Meilleur Professeur de percussion de l'année ».

De 1974 à 1976

- Création d'un nouveau spectacle en Guinée avec le Ballet National à Conakry.

De 1977 à 1979

- Festival Panafricain de Lagos.

- Tournées en Côte d'Ivoire, Grèce, Europe de l'Est.

Juillet 79

- Mamady est nommé Directeur Artistique du Ballet Djoliba.

De 1980 à 1986

- Tournées avec Djoliba en Corée du Sud, Afrique, Extrême-Orient, USA...

1982

- Participe au Festival de Marrakech et Agadir au Maroc.

1985

- Reçoit un diplôme d'enseignement de la Percussion de l'école Artistique de Washington.

En 1986 , désireux de sortir du cocon formé par le ballet et d'être un musicien plus indépendant, Mamady rejoint alors la troupe Koteba de Souleymane Koli à Abidjan avec qui il restera un an et demi.

- Participe au 3ème Festival de la Francophonie à Limoges.
- Participe à la Décade Africaine à Troyes, aux côtés de Touré Kunda, Mory Kante)

1987

- Participe avec la troupe à la réalisation du film «La Vie Platinée», de Claude Cadiou, en coproduction avec TF1 et le Ministère de la Culture française, et tourné à Abidjan en Côte d'Ivoire.

- Participe aux Rencontres Sud-Nord et Climats au Botanique et au P 44 de Bruxelles, avec les spectacles : «Atoukasse » , «Fanico » et «Adana Champion».

- Nombreuses représentations en décembre à l'Espace Delvaux ainsi qu'un stage de percussions à l'Ecole du Cirque à Bruxelles.

En 1988, Mamady s'installe en Belgique et ouvre avec l'asbl Zig-Zag (Organisateur de « Couleur Café ») « Répercussions », l'école européenne du Rythme et de la Percussion.

Il y enseigne les rythmes mandingues du niveau débutant au niveau professionnel et crée la 1ère Pyramide du Rythme en Belgique.

Il donne de nombreux stages tous niveaux de djembé, de dununs et de Krin et accompagne des stages de danses africaines.

Création de Sewa Kan en 1988

En 1988-1989, pour ne pas rompre avec la scène, il crée un groupe qu'il forme d'abord à la musique traditionnelle mandingue et avec qui il pourra ensuite jouer ses propres compositions.

C'est un proverbe malinké qui dit : " Sans musique, pas de joie. Mais sans joie, pas de musique." qui lui donnera son nom : « Sewa Kan », le son de la joie. Mamady assure les arrangements et les compositions musicales.

Le groupe donne de nombreux concerts : Halles de Schaerbeek, Ancienne Belgique, Fête des Fleurs de Boistfort, Festival d'été du Botanique, Rencontres Internationales de Digne en France.

1988

Mamady donne des stages et des concerts en France, en Hollande, en Italie, et en Allemagne. Il participe à la création du nouveau spectacle du groupe Afro Disiak.

Mai 1989

Enregistrement du CD
« Wassolon » par Mamady Keita & Sewa Kan, Fonti Musicali FMD159

1990

- Organisation avec Répercussions de « Guinée '90 », 1er stage de percussion et de danse africaine en Guinée, avec la collaboration du Ministère de la Culture de Guinée et du Ballet National Djoliba.

1991

Réalisation du film autobiographique « Djembéfola », réalisé par Laurent Chevallier et Pierre Marcault, produit par Rhéa Films.

Le film sera primé de nombreuses fois : Prix du Public et Planète Câble à la Biennale du documentaire à Marseille en 1991, Grand Prix à Amiens, Prix du Public à Namur et Amsterdam, Golden Gate Award « Best documentary » à San Francisco.

1992

- Participe à l'enregistrement du nouveau disque de Mory Kante.

Avec son épouse Véronique, Mamady ouvre sa propre école de percussion en 1991 : TamTam Mandingue. L'école acquiert rapidement une renommée internationale et ouvre des succursales à Paris, Genève, Munich, Conakry, Tokyo, aux USA. Elle compte, rien qu'en Belgique, plus de 300 élèves, du niveau débutant au professionnel.

Chaque année depuis 1993, Mamady et Véronique organisent un stage International d'été à Bruxelles, au mois de juillet, et un stage de formation intensive à Conakry en Guinée, au mois de décembre. Les étudiants viennent des quatre coins du monde, principalement de France, d'Allemagne, de Suisse, du Danemark, du Canada, des Etats-Unis, d'Australie, du Japon.

- Sortie du 2ème CD et K7 :
« Nankama » par Mamady Keita,
Fonti Musicali FMD195

1994

Mamady est contacté par la télévision nationale japonaise, la NHK, pour une tournée d'un mois à travers le Japon avec son groupe Sewa Kan. Des concerts et des stages sont organisés dans les plus grande villes : Tokyo, Osaka, Okayama, Kagoshima, Hiroshima, Kawasaki, ainsi que sur les îles du Sud à Mishima.

- La télévision japonaise produira des émissions spéciales. Un documentaire est réalisé sur la rencontre de Mamady avec les jeunes enfants des îles qui seront initiés durant une semaine à la percussion et la culture africaine. A Tokyo, Mamady donne un concert spécial avec un Maître Tambour traditionnel japonais.

- Préparation du 3ème CD et K7 dont l'enregistrement se fera fin 94 en Guinée avec la participation des plus grands artistes guinéens, ceux qui furent les maîtres et les compagnons de ses années de formation et de jeunesse.

-Organisation du 2ème stage de percussion et danse en Guinée. du 24 décembre au 21 janvier 95.

1995

Sortie du 3ème CD, un double album :
« Mögöbalu » titre qui signifie les sages, les maîtres.
Fonti Musicali FMD 205

- En septembre, Mamady est invité avec son groupe Sewa Kan par la World Music Institute de New York pour une tournée Américaine à travers plusieurs états.

- Seconde tournée au Japon

1996

Mamady enregistre un 4ème CD
« Hamanah, La danse des hommes forts », consacré uniquement aux rythmes des Dunumba, par Mamady et le même groupe que pour le CD Mögöbalu.
Edité chez Fonti Musicali FMD 211

- Retour au Japon avec le groupe Mögöbalu pour une troisième tournée d'un mois à travers tout le pays. La chaîne de télévision NHK filme la suite du documentaire réalisé en 1994 avec pour but cette fois-ci de faire voyager des enfants japonais en Afrique dans le village de Mamady.

- En septembre, Mamady voyage aux Etats Unis avec Mahiri Edwouards Keita, le responsable de l'école Tam Tam Mandingue USA, pour une tournée d'un mois à travers plusieurs états, mais cette fois-ci, il ne donne que des stages.

1997

- Janvier : Stage de percussion et de danse en Guinée.

- Quatrième tournée au Japon et tournée aux USA.

- Préparation d'un cinquième CD, avec le groupe Sewa Kan.

- Préparation d'un livre consacré à l'histoire et à la description des rythmes traditionnels de Guinée.

- Décembre : visite du village de Mamady d'un groupe d'élèves japonais dans le cadre d'un échange culturel Japon-Guinée.

1998

- Janvier : Stage de percussion et de danse en Guinée.

- Juin : Sortie du cinquième CD, "Afö", (Joue !) avec le groupe Sewa Kan.
Fonti Musicali Fmd 215

- Concert mémorable à Couleur Café pour les 10 ans de Sewa Kan.

1999

- Janvier : La chaîne de télévision NHK termine le documentaire commencé en 1994 : quatre enfants japonais originaire de l'île de Mishima participent à un stage de percussion à Balandugu, village natal de Mamady, avec les enfants du village.

- enregistrement d'un double CD consacré au retour de Mamady au village et à la musique en général de Balandugu.





Eléments Discographiques :

En leader (par année de sortie chez Fonti Musicali)

. Wassolon (fmd 159)
. Nankama (fmd 195)
. Mögöbalu (fmd 205)
. Hamanah (fmd 211)
. Afö (fmd 215)
. Balandugu Kan (fmd 218)
. Mamady Lee (fmd 221)
. A Giate (fmd 224)

Eléments bibliographiques :

. BILLMEIER, Uschi. 1999. Mamady Keïta. 3Une vie pour le djembé
Rythmes malinkés" (Ein Leben für die Djembe). ISBN 3-927940-61-5. Engerda (de) : Arun Verlag. 189 p. + CD. Texte en allemand, anglais, français.

Eléments filmographiques :

. "Djembefola !" de Laurent Chevallier et Pierre Marcault.
. "Mögöbalu - Les Maîtres du tambour"
. "Rythmes traditionnels mandingues" - Méthode en 3 volume (Niveaux Débutants, Moyens et Avancés)


Site Internet :

. Mamady Keïta [Site officiel]

Contact pour les CD/DVD:

Fonti Musicali - Claude Flagel
Rue Jean d'Ardenne, 33,
B-1050 Bruxelles - Belgium
Téléphone : + 32 2 511 67 32
Fax : + 32 2 511 41 86
E-mail : Fonti.Musicali@skynet.be
Vente des CD : www.fontimusicali.com

*Mise à jour le 20.06.2006 par Jimmy Braun

[claude Flagel]

Bonjour,
Je signale un oubli dans la discographie de Mamady Ke¨ta : le CD Sila Laka (fmd 228) paru en 2004, qui reprend le programme de Wassolon (fmd 159) + Abandan, mais enregistré en Guinée avec 14 musicens et chanteuses.

Une erreur également : le numéro de téléphone de fonti musicali est 02 511 67 72 et non 67 32.

Amicalement

[Louis César Ewandé]

Bonjour,
J'écris tous les mois une chronique sur le djembé dans le journal Batteur Magazine.
Ce mois ci j'ai également fait une large interview de Mamady Keita où il retrace son parcours, parle de ses aspirations, de ses points de vue sur la musique et donne quelques conseils avertis.
J'ai également transcrit le groove, l'introduction et le final du morceau "Kedjula Kanin" de son dernier CD/DVD "Hakili" dont vous pouvez voir un extrait à l'adresse suivante: http://www.youtube.com/watch?v=8zV_wBvkMTs.
Plus que dix jours pour trouver ce numéro (Février - 244) en kiosque!
Bonne journée à tous

[Jimmy B]