Jimmy B
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Posté le: 14 Feb 2006 20:04 Sujet du message: Dehol [Tambour grosse-caisse] |
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Dehol (dhol, dhole, dehole, duhole) [am.]
Tambour cylindrique bi-membranophone de la famille des percussions à peau, par frappement direct et/ou indirect (mains nues et/ou baguettes, mailloches). Tambour de la famille des grosses-caisses.
[Exemples d’instruments de la même famille : Dohol, Dahal, Dahul (Iran) ; Dhol, Doula (Inde); Dahoul (Sri Lanka), Daouli, Dauli, Tapan (Grèce, Bulgarie); Davoul, Davul, Dawul, Taul, Tavul (Turquie); T'bel (Maroc/Gnawas); Tumyr (Russie); Nagara (Azerbaijan)]
Le tambour dehol est un emblème parmi la famille des percussions arméniennes, comme le tambour sur cadre "daf". Retrouvé sous différentes formes dans plusieurs aires géographiques, en particulier dans les aires musicales de la zone méditerranéenne, zone centrale, et zone orientale. Ses traces se retrouvent de l’Arménie à la Turquie, en passant par la Grèce, la Russie et l’Inde. Son origine assez lointaine serait indienne, où il s’impose sous d’autres aspects et formes (fabrication, montage, position de jeu, etc.) et d’autres styles musicaux, comme en Afghanistan et en Iran. Cousin de la grosse-caisse occidentale, le dehol a une technique et un répertoire propre à sa musique. Sa diffusion venue de l'Europe orientale serait née des déplcaments des fanfares militaires en Europe occidentale, comme avec les armées turques.
Le dehol arménien est généralement constitué d'un cylindre de bois (fût de taille variable, son diamètre s'étend le plus souvent de 30 cm à 40 cm.), fabriqué soit d’une seule pièce de bois (noisetier, bouleau, etc.) ou à la manière des tonneliers. Certaines sources parlent aussi d'un fabrication du fût en céramique. La taille de son diamètre est souvent égale à sa profondeur. Monté le plus fréquemment de deux peaux animales tendues de chaque côté de l’instrument, la tension se fait traditionnellement par un système de cordage réglable. Il est donc possible de changer la tessiture de l’instrument selon la convenance et le besoin. Les peaux de vache ou de chèvre utilisées dans la fabrication, bénéficient plus rarement d’un système de tension mécanique, et laissent placent parfois à des peaux synthétiques (pour des versions modernes). Elles sont aussi souvent d'épaisseur différente, avec une peu épaisse pour la surface de frappe avec mailloche et plus fine pour la peau frappée avec la baguette (ce qui produit un son claquant). L’instrument est aussi parfois l’objet de décorations (peintures, gravures, marqueteries, tissus, etc.), ou d’un ajout de petites clochettes, de grelots, fixés sur le corps de l’instrument (afin d’ajouter un timbre lors de la mise en vibration des membranes).
Tenu usuellement horizontalement, afin d’accéder aux deux membranes à la fois, le Dehol à cette faculté et cette fonction de marquer le temps (ou des temps forts ou accents distincts d’une composition) comme le rôle d’une grosse-caisse en fanfare. Les possibilités de jeu sont multiples, et le Dehol est joué soit à mains nues, soit frappé à l’aide d’une baguette fine (bambou, sureau, …) par l’une des deux mains, ou le plus souvent avec une baguette fine (sorte de petit fouet) et une mailloche.
S’il n’est pas joué debout et tenu par une sangle (pratique courante), le Dehol repose sur une de ses arêtes sur la cuisse du musicien assis, qui frappe la peau opposée. La position de jeu et la tenue de l’instrument à la manière d’une derbouka est aussi parfois pratiquée. On joue tantôt à pleine main (sons forts), tantôt en agitant les doigts séparément (sons légers et saccadés), comme pour les techniques de derbouka ou de tombak. L'importance du dehol est primordiale du point de vue rythmique dans les ensembles instrumentaux arméniens, et participe pleinement à l’intensité d’une composition. Tout comme la timbale classique d’orchestre, le dehol demande une grande dextérité, ainsi qu’une vision large de l’ensemble et des arrangements musicaux. Son type de jeu fait appel à l’indépendance des membres (main droite, main gauche), ce qui rend possible de jouer des polyrythmies d’une grandes musicalité. Lié aux événements quotidiens de la vie, il est présent dans les ensembles de musiciens lors des mariages et des fêtes. Le répertoire de cette percussion puise son vocabulaire dans la tradition arménienne et s’enrichie par des rythmiques à pulsations différentes : le 4/4 rythme anatolien, le 6/8 rythme oriental ou des rythmes asymétriques aksak (du turc « boiteux »).
Eléments discographiques :
1987. « Arménie 1 : Chants liturgiques du Moyen Age et musique instrumentale.». Interprète :Ataian, Robert. | CD Audio. Paris : Radio France. Parution : 1987 ; 1 d.c. (Durée : 72 min 40 s). Réf. :CD 119 J. Ocora C559001. (Rééd.) en octobre 1988 de deux des quatre albums ″Arménie″ publiés par Ocora ; réf.ocr66 et réf.ocr67.
1997. « Dehol. Armenian drum ». Interprète : Chakhlasyan, Avo (Diplômé au Conservatoire Komitas de Erévan). | CD Audio (11 titres).Enregistrement : 1/1995. Parution : 3/1997.Réf. : NCGA0031 Label : Garni/Meg. Editeur : Editions Nech.
2000. « Sources ». Interprète : Manoukian,Yegish. | CD Audio (14 titres). Parution : 12/19994. Pays : Arménie. Réf : Buda Records 926102. Label Buda Musique. Site : http://www.budamusique.com
Sources & Liens :
© Jimmy Braun. Février 2006.
© Photographies
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