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[Jimmy Braun]

["Echu Mingua“ Miguel ‘Anga’ Diaz | 2005 | CD Audio | World Circuit WCD071 | 13 titres ]

Conguero cubain, Miguel 'Anga' Diaz est un artiste résolument exceptionnel sur le plan musical, et doté d'une incroyable dextérité. Célèbre pour ses soli ou pour le touché inimitable de son jeu, Anga Diaz a fait partie du groupe mythique cubain Irakere, mais aussi comme parfait sideman d’artistes internationaux : Steve Colman, Roy Hargrove, Afro Cuban All stars, Danilo Perez, Rubén González, David Sanchez ou Omar Sosa. Aujourd’hui il pousse le bouchon plus loin et donne naissance à son premier album en leader avec une recette explosive ou s’entremêle une pluie d’invités.

Né à Cuba en 1961, Miguel ‘Anga’ Diaz étudie la musique à partir de l'âge de dix ans et obtient une bourse pour étudier la percussion à l'École Nationale de la Havane. Formation musicale absolue, étude des tambours et des percussions classiques, c’est aussi grâce aux rencontres avec de nombreux maîtres qu’Anga devient un étudiant de haut niveau. Sa carrière de professionnel débute rapidement et il est appelé pour enregistrer des bandes sonores de plusieurs films avec Josa Maria Vitier, avant de faire partie de l'ensemble de Joaquin Betancourt, "Opus 13". Grâce à ce groupe il va parcourir les scènes du monde entier. L'Union nationale des écrivains et des artistes cubains (UNEAC) lui décerne le Prix de Meilleur Instrumentiste, et en 1986 Anga est élu "Révélation de l'Année" au Festival international de Jazz de la Havane. En 1987, il est invité par le Maestro Chucho Valdes à se joindre à l'ensemble prestigieux "Irakere". Depuis, il a la carrière qu’on lui connaît, en restant humble et très apprécié pour son feeling et son ouverture d’esprit.

Dans Echu Mingua il démontre sa grande capacité à marier les cultures et explore en repoussant les frontières. Disque profondément humain, il invite des amis de longue date où les compositions sont toutes de vraies surprises. Charmé par la flûte excentrique de Magik Malik, par le n’goni de Baba Sissoko au milieu d’un danzon, ou par les effets sonores de DJ Dee Nasty, c’est aussi l’occasion d’entendre l’une des dernières interventions du pianiste Rubén González.


Enfin, parmi les thèmes joués on retiendra le thème monkien, "Round Midnight", qui est un moment jubilatoire pour tous, car Anga Diaz casse la baraque en utilisant sept congas pour faire la mélodie du célèbre thème. Un disque audacieux et constitué d’une distribution d’artistes irrésistiblement joyeux et complices. Echu Mingua est un disque événement à souligner au feutre rouge dans sa liste de courses.

© Jimmy Braun – Avril 2005