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[Daniel Genton]

Santiago se d�marque par une forme d'expression culturelle et coutumes tr�s en marge du reste des autres villes cubaines. Elle a sa forme propre. Santiago de Cuba C'est la ville la plus ancienne fond�e part les espagnols dans leur progression vers le nouveau monde. Elle fut la capitale depuis sa fondation en 1514 jusqu'� la seconde moiti� du XVIe si�cle, position strat�gique souvent convoit�e par les anglais, ville au tr�sors excitant la convoitise des pirates.

Vers 1800 plus de 25 000 fran�ais fuyant la r�volution sanglante en Ha�ti vinrent se r�fugier dans la baie, bon nombre d'entre eux avec leurs esclaves. Ces derniers import�rent une quantit� de rythmes et coutumes propres aux ethnies qui avaient �t� d�port�es vers Ha�ti.

En 1868 les environs de Santiago furent le berceau de l'insurrection aboutissant � la premi�re guerre d'ind�pendance. C'est l'abolition de l'esclavage.

En 1900, � nouveau, un mouvement parti de Santiago, s'alliant alors aux troupes am�ricaines, boute les espagnols hors de Cuba signant ainsi la fin de la domination.
C'est � Santiago � nouveau qu'en 1956, le peuple se soul�ve, joint par les barbudos pour renverser Batista, dictateur mis en place par les am�ricains, Fidel Castro nomme alors la ville � Berceau de la r�volution �.

Un environnement social et politique br�lant agit souvent comme un catalyseur stimulant la fibre artistique des peuples comme si le stress et la souffrance obligeaient � trouver dans la communication des �motions dans l'art un baume � la souffrance.

Au d�but du 19�me le � Changui � originaire de Guantanamo, proche de 80 km arrive � Santiago, se modernise et peu � peu s'urbanise pour devenir le Son.

A Santiago, il n'est pas rare, dans les rues du centre � peine assez larges pour laisser croiser deux vielles Buick ou Chevrollet d'avant la r�volution, rues domin�es par les balcons de ces splendides demeures coloniales au style Franco espagnol, d'�tre sollicit� par ces troubadours qui, guitare en main, sont pr�ts � vous chanter un vieux Son pour un bon verre de rhum.

Les ha�tiens venus se r�fugier vers 1800 import�rent avec leur coutumes des rythmes comme � la Tumba Francesa, le Gaga, le Vodun �. Ceux ci furent si bien assimil�s qu'ils font partie int�grante du patrimoine de l'Oriente et viennent enrichir le r�pertoire des nombreux groupes folkloriques. Parmi ceux-ci, la � Compania Ballet Foklorico de l'Oriente � premi�re formation de cette envergure � Cuba reconnue et soutenue par l'�tat, r�gale le public averti de merveilleuse chor�graphie � forte inspiration ha�tiennes, pr�sentant notamment des costumes et d�guisement hauts en couleurs. Dans ce contexte les percussions ont bien entendu un r�le de premier plan, elles soutiennent la danse avec des performances pyrotechniques sur des rythmes tout � fait propre � l �oriente.

Le carnaval a lieu au mois de juillet apr�s la � Zafra � ou r�colte de la canne � sucre. Il a �t� longtemps le plus fameux des Antilles on y venait depuis toutes les cara�bes et de plus loin encore. Apr�s avoir �t� suspendu pendant les � periodas especiales � il vient d'�tre r�habilit� et vous attend� pr�parer vos dancing shoes, la Conga de Santiago ne vous �pargnera pas.

Daniel Genton